Suite à un accident collectif, de quelque nature qu’il soit (explosion, incendie, crash, effondrement ...) sont mobilisées un nombre important d’entités différentes dont la mission est d’apporter de l’aide aux victimes, suivant des objectifs, modalités et calendriers distincts et complémentaires.
La création de ces organismes et la mise en place des différentes procédures d’intervention et de coordination sont le fruit des enseignements tirés des accidents passés.
Ces entités sont les interlocuteurs directs de la FENVAC tant au moment de l’accident que dans le cadre de sa mission pérenne de contribuer à l’amélioration constant des dispositifs d’intervention post-accident.
La présentation qui suit a pour objectif de présenter et clarifier le rôle de chaque entité : CUMP, SADJAV, Centre de crise, Ministère de l’intérieur, INAVEM et les associations d’aide aux victimes, et les intervenants ponctuels
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LES CUMP - Cellules d’urgence médico-psychologiques
Dans le cadre des opérations de secours et d’assistance immédiatement mises en place, les cellules d’urgence médico-psychologique (cump) sont parmi les premiers intervenants au contact des victimes blessées et de leurs proches.
Les CUMP constituent, en France, un dispositif de prise en charge psychologique précoce des blessés psychiques dans les situations d’urgence collective : accidents catastrophiques, catastrophes, ou encore attentats, intervenant dans le cadre du samu et de la médecine de catastrophe. On parle aussi de la « prise en charge des impliqués », ou de cellule d’aide médico-psychologique (campsy).
Les CUMP ont été créées par Xavier Emmanuelli, secrétaire d’État à l’action humanitaire d’urgence, sur instruction du président de la République Jacques Chirac suite à l’attentat terroriste de la station RER Saint-Michel à Paris, le 25 juillet 1995. Leur composition et leur modalité d’intervention ont été définies dans deux circulaires, en 19971 et en 20032, suite à la demande des médecins réanimateurs confrontés au traumatisme psychique des sauveteurs (notamment lors des catastrophes comme l’accident de la gare de Lyon en 1989 et l’écroulement du stade de Furiani en 1992).
Organisation et fonctionnement
Les CUMP sont composées de spécialistes du soin psychique (psychiatres, psychologues, infirmiers) spécialement formés à ce type d’urgence, placés sous la coordination d’un psychiatre coordonnateur pour chaque département qui est nommé par le Préfet.
La CUMP est déclenchée à l’initiative du samu et sur accord du médecin psychiatre coordonnateur cump. Celui-ci met alors en place un dispositif d’intervention adapté. Il peut s’agir d’une intervention immédiate, l’équipe de la cump pouvant alors se rendre sur les lieux de la catastrophe avec le samu, ou bien de l’organisation d’une intervention différée.
La CUMP n’a pas vocation à assurer le suivi prolongé des personnes pour lesquelles cela est nécessaire. Celles-ci sont alors orientées vers des professionnels susceptibles de les prendre en charge.
Coordination avec d’autres plans
Dans le cadre d’événements catastrophiques, la cump est normalement mise en œuvre en parallèle à un plan d’urgence gérant la catastrophe en elle-même : plan rouge, plan particulier d’intervention, plan Piratox... Les victimes sont envoyées vers la cump après triage médical : seules les victimes valides, parfois appelées « les impliqués », sont prise en charge par cette structure, les victimes blessées étant prise en charge par la chaîne médicale. Lors du tri, les victimes valides sont parfois étiquetées UMP pour « urgence médico-psychologique ».
Evaluation
Ces interventions psy étant proposées de manière systématique, on pourrait après une période de recul, demander aux victimes si la présence des psy leur a paru souhaitable et utile. Cela a été fait dans un travail de thèse3 mené de manière rétrospective auprès de rescapés pris en charge à Roissy lors de la crise du tsunami du 26 décembre 2004. Selon ce travail auprès des rescapés revus à 6 mois, l’entretien initial avait eu un effet de soulagement important (15%) ou partiel (59%), 97% avaient jugé l’écoute attentive et disponible, et 65% le moment adapté.
(Source : Wikipedia)
Pour plus d’informations :
Site internet de l’AFORCUMP et de Traumapsy
IMPORTANT - La FENVAC n’a ni vocation ni compétence pour apporter un soutien psychologique aux familles de victimes, intervention qui doit rester du domaine exclusif des professionnels dans le cadre d’une réponse thérapeutique et strictement personnelle. L’entraide et le soutien moral de personnes ayant vécu un drame analogue que promeut la FENVAC relève d’une démarche différente qui ne substitue en rien à l’actions des psychiatres et psychologues. En cas de sollicitation expresse à ce sujet, systématiquement la FENVAC renvoie les personnes vers les structures adaptées.
LE MINISTERE DE LA JUSTICE - LE SERVICE DE L’ACCES AU DROIT ET A LA JUSTICE ET DE L’AIDE AUX VICTIMES (SADJAV)
Si l’accident collectif a une dimension nationale (nombre important de victimes, fort retentissement national, dispersion géographique des victimes, accident survenant à l’étranger ...) c’est au sein ce service du Ministère de la Justice que sera mise en place une cellule de coordination.
Dans les premières 24 heures, cette cellule de coordination du SADJAV a pour objectifs de coordonner en urgence l’action des intervenants : relations interministérielles, saisine du Parquet général (liste des victimes, mesures d’aide aux victimes ...) et saisir le réseau d’association d’aide aux victimes (INAVEM) et la FENVAC.
Il est important de bien distinguer les actions relevant du Préfet (Ministère de l’Intérieur) et du Ministère de la Justice (SAJAV et/ou le Procureur de la République) :
Le préfet : déclenchement et coordination des opérations de secours (sécurité civile, services de secours, police, gendarmerie ...)
Le Procureur : identification des victimes et direction de l’enquête pénale avec les premières constatations techniques et scientifiques.
Dans les jours et semaines suivantes, le SADJAV a pour mission de s’assurer de la mise en place d’un suivi et d’une information effectifs des familles de victimes conformément aux prescriptions du Guide méthodologique avec deux actions importantes : la réunion des familles de victimes et la mise en place éventuelle d’un comité de suivi.
La FENVAC est signataire d’une convention pluriannuelle d’objectifs avec le SADJAV.
En dehors du contexte accidentel, Le SADJAV élabore les lois et règlements relatifs à l’aide juridictionnelle, à l’accès au droit et à l’aide aux victimes.
Il conçoit et coordonne les actions menées dans ces domaines.
Il contribue à la mise en œuvre des politiques permettant un égal accès au droit et à la justice et au développement des modes de règlement amiable des litiges, notamment en matière de médiation familiale.
Il anime la politique du ministère de la justice à l’égard des associations. Il est associé à l’élaboration et à la mise en œuvre des conventions internationales dans son champ de compétence.
Il prépare le budget des actions dont il a la charge et assure la gestion des crédits correspondants.
Le SADJAV comprend trois bureaux :
> le bureau de l’aide juridictionnelle ;
> le bureau de l’accès au droit ;
> le bureau de l’aide aux victimes et de la politique associative.
LE MINISTERE DES AFFAIRES ETRANGERES - LE CENTRE DE CRISE
Opérationnel depuis le 2 juillet 2008, le centre de crise a été mobilisé à plusieurs reprises(par exemple, au cours du conflit en Géorgie, à l’occasion du passage des cyclones en Haïti, crashes AF447 et Yemenia etc). Il coordonne l’action du ministère, en réponse à toutes les crises internationales impliquant des ressortissants français ou appelant une réponse humanitaire. Les 50 agents du centre assurent son fonctionnement 24h/24h, en liaison avec tous les autres ministères concernés.
Répondant à des impératifs de modernisation et d’optimisation de l’action du quai d’Orsay, le Centre résulte de la fusion de deux de ses services : la sous-direction de la Sécurité des personnes et la délégation à l’Action humanitaire.
(Source : Ministère des Affaires étrangères)
Dans les accidents collectifs à dimension internationale récents, le Premier Ministre a désigné un ambassadeur chargé des relations avec les familles de victimes afin d’améliorer la diffusion de l’information et la détection au mieux des besoins via par exemple la mise en place d’un numéro d’appel personnalisé, la création d’une page internet dédiée et la rédaction régulière de lettres d’information.
La FENVAC est l’interlocuteur régulier et direct du Centre de crise tant dans le post-accident que dans le long terme.
Consulter la plaquette de présentation du Centre de crise.
L’INAVEM ET SON RESEAU NATIONAL D’ASSOCIATIONS
L’Institut national d’aide aux victimes et de médiation (INAVEM), créé en 1986, est la Fédération nationale des associations d’aide aux victimes.
L’objet de la fédération est de promouvoir et de développer
l’aide et l’assistance aux victimes, les pratiques de médiation et tout autre mesure contribuant à améliorer la reconnaissance des victimes.
Les objectifs des associations fédérées au sein de l’INAVEM sont d’une part, l’accueil et l’écoute des victimes d’atteintes à la personne ou aux biens et d’autre part, l’aide psychologique, l’information sur les droits et l’accompagnement social des victimes.
Les associations d’aide aux victimes sont aujourd’hui au nombre de 145 répartie sur l’ensemble du territoire au niveau des tribunaux de grande instance principalement.
Les associations d’aide aux victimes sont ouvertes à tout public, leurs services sont proposés à titre gratuit. Une obligation de confidentialité est attachée au contenu des entretiens avec les victimes. Les associations d’aide aux victimes respectent enfin l’autonomie de décision des victimes. Elles proposent une écoute privilégiée pour identifier l’ensemble des difficultés des victimes (sentiment d’isolement, souffrance psychologique,
méconnaissance du droit...). Elles répondent à leurs besoins par une aide psychologique (choc émotionnel, stress post-traumatique…), une information sur les droits (organisation judiciaire, procédures et systèmes d’indemnisation...), un soutien dans les démarches (préparation aux expertises, audiences de jugement...), et par une orientation si nécessaire
vers des services spécialisés (avocats, services sociaux et médico-psychologiques, assurances...).
Une ligne téléphonique nationale, le 08 VICTIMES (8420846037), est à l’écoute 7/7 de 9h à 21h et oriente si besoin les appelants vers l’association locale la plus proche.
Ayant d’abord vocation à intervenir au quotidien auprès des victimes d’actes isolés (violences familiales, agressions, vols ..), l’INAVEM et son réseau ont développé des actions particulières auprès des victimes et familles de victimes d’accidents collectifs.
MINISTERE DE L’INTERIEUR - LA DELEGATION AUX VICTIMES
Inaugurée le mardi 11 octobre 2005 par M. Nicolas SARKOZY, la délégation aux victimes (DAV) est une structure à vocation nationale et permanente, relevant du ministère de l’intérieur.
Les policiers et gendarmes sont en effet, les premiers interlocuteurs des victimes. Soutenir, écouter, renseigner, orienter les victimes doivent être de réelles priorités d’action. Aussi, la délégation est-elle chargée de proposer et conduire celles destinées à la mise en œuvre d’une politique dynamique et opérationnelle d’aide aux victimes au sein du ministère de l’intérieur.
La délégation aux victimes a plus particulièrement pour mission :
en interne, de proposer des actions, des méthodes et des outils adaptés à l’amélioration et la prise en compte des victimes dans les services relevant de l’autorité du ministre de l’Intérieur. Elle est notamment chargée de faire évoluer les mentalités et les comportements des policiers et des gendarmes.
en externe, d’entretenir des liens étroits et permanents avec l’ensemble des associations de victimes et d’aide aux victimes en analysant et relayant leurs attentes. Enfin, elle participe aux travaux interministériels et initie des réflexions sur des thèmes divers tels les violences au sein du couple, la traite des êtres humains, la protection des mineurs victimes, etc.
(Source : site du Ministère de l’Intérieur)
Pour plus d’infos sur l’aide aux victimes : site du Ministère de l’Intérieur
LES INTERVENANTS PONCTUELS
Compte tenu des circonstances particulières de l’accident, d’autres entités peuvent intervenir afin d’apporter aide et soutien aux familles de victimes.
Il s’agira par exemple d’une collectivité locale via son CCAS (centre communal d’action sociale) dans le cas d’évènements tels que des explosions ou des incendies qui induisent des problématiques particulières de relogement dans l’urgence.
Suite à un accident les impliquant directement, certaines entreprises mettent en place leur cellule de soutien aux familles, comme par exemple l’a fait Air France suite aux crashs du Concorde et de l’AF447.
Dans tous les cas, la FENVAC s’attache à initier un contact le plus rapidement possible avec tout intervenant ponctuel dont l’action doit avoir pour vocation uniquement de compléter les dispositifs pré-existants.