Le non-lieu rendu six ans après la collision entre un bus et un camion qui a causé la mort de 43 personnes par le juge d’instruction avait suscité colère et incompréhension. L’appel du parquet et des parties civiles est toujours en cours
Comme chaque 23 octobre, une cérémonie d’hommage aux 43 victimes de l’accident de Puisseguin, en Gironde, se tiendra dans la petite bourgade du Libournais, dont le nom est désormais associé à ce drame routier, le plus dramatique en France depuis celui de Beaune en 1982. Si l’an dernier, six ans après l’accident, le non-lieu était sur toutes les lèvres, cette année, les proches penseront surtout à l’audience de la cour d’appel de Bordeaux des 17 et 18 novembre, lors de laquelle l’appel du parquet et des parties civiles sera examiné. Jusqu’alors, la décision du juge d’appel Emmanuel Fantapie balaye toute responsabilité et la possibilité d’un procès.
À l’origine, l’affaire devait être audiencée en juin. Mais au vu de l’importance du dossier et des écritures échangées, la date a été reportée. Pour Me Marie Mescam, avocate du collectif des victimes, « la moindre des choses, c’est d’écouter les victimes. La justice passe par là. Surtout quand beaucoup expliquent que ce n’est pas le choc qui a causé des morts mais bien le feu. Qu’on arrête de nous dire que ces gens sont morts dans la légalité et les normes. » Et de regretter que ce dossier n’ait pas été jugé par l’un des pôles spécialisés dans les accidents collectifs à Marseille ou Paris.