Le Premier ministre italien, Enrico Letta, en visite à Athènes, a qualifié lundi de « moment très triste pour l’Italie » l’accident d’un autocar de pèlerins italiens qui a fait dimanche soir 39 morts dans la région de Naples, selon un dernier bilan publié par le journal italien la Stampa.
Avant d’entamer son intervention lors d’une conférence sur l’Europe et la crise, le chef du gouvernement italien a observé une minute de silence en hommage aux victimes.
Le parquet d’Avellino, dans le sud de l’Italie, a entretemps ouvert une enquête pour « homicides involontaires ». D’après l’agence de presse Ansa, elle portera non seulement sur l’éventuelle responsabilité du chauffeur du bus, mort dans l’accident, mais aussi sur l’état du véhicule et la qualité de la barrière de protection défoncée par l’autocar pendant sa course folle. Une survivante, citée par son oncle qui l’a rencontrée brièvement dans un hôpital, affirme qu’un des pneus du bus a explosé et que le chauffeur n’a pas réussi à maîtriser le véhicule.
Un endroit particulièrement dangereux
Selon les médias italiens, le passage en pente où la tragédie s’est déroulée est particulièrement dangereux. Plusieurs accidents graves s’y sont produits dans le passé. D’après des témoins, le bus pourrait avoir eu des problèmes de frein. Certains journalistes sur place évoquent eux aussi l’hypothèse d’un éclatement de pneu ou avancent celle d’un endormissement du chauffeur. A la suite de l’accident, l’autoroute A16 Naples-Bari a été fermée à la circulation.
La police routière a déjà saisi les documents du véhicule au siège de la société de transport, Mondotravel, à laquelle appartenait l’autocar. Dans le même temps, des examens seront effectués sur le corps du chauffeur pour vérifier si ce dernier avait pris des drogues ou de l’alcool avant le terrible accident.
Toujours selon la Stampa, parmi les 39 morts, 35 ont été extraits directement du bus, deux personnes sont mortes à l’hôpital Moscati di Avellino et deux autres à l’hôpital de Solofra (Avellino). Parmi les dix blessés, certains sont gravement atteints. Deux sont des enfants. Les corps extraits du bus accidenté ont été transportés au gymnase de Monteforte Irpino (Avellino) pour que les familles puissent les identifier.
Plusieurs voitures percutées
Selon les sites du « Corriere Della Sera » et de la Repubblica, le car transportait une cinquantaine de passagers, originaires de Naples, qui revenaient d’un pèlerinage à Pietrelcina, la cité natale de Padre Pio, un prêtre italien canonisé en 2002, très vénéré dans le sud de l’Italie.
L’autocar qui arrivait à forte vitesse a percuté plusieurs voitures avant de passer à travers le rail de sécurité d’un pont routier, et de s’écraser quelque 30 mètres plus bas. Plusieurs passagers ont été éjectés du véhicule.
Les secours ont été à pied d’oeuvre toute la nuit mais l’obscurité a rendu les opérations difficiles. De plus, des morceaux du pont endommagé pourraient tomber sur les secouristes.
Il s’agit d’un des accidents de car les plus meurtriers en Europe ces dernières années,le dernier remontant à mars 2012 en Suisse, où 28 personnes, dont 22 enfants, avaient trouvé la mort.
Le Parisien - 28 Juillet 2013