Accident de Puisseguin : huit ans après le drame, les familles des victimes espèrent encore un procès

Il y a huit ans jour pour jour, 43 personnes trouvaient la mort dans un accident de la route à Puisseguin dans le Libournais. En mars dernier, la cour d’appel de Bordeaux a rouvert l’enquête. Deux magistrats devraient prononcer des mises en examen d’ici à la fin de l’année.

Le 23 octobre 2015 à 7h30 du matin, sur la départementale D17, un camion qui s’était déporté sur sa gauche dans un virage percute de plein fouet un autocar de retraités en excursion. Les deux véhicules s’embrasent instantanément. Sur les 50 occupants du bus, seuls 8 allaient s’en sortir vivants.

Les familles des victimes attendent toujours un procès
L’affaire a connu de nombreux rebondissements. En octobre 2021 un juge d’instruction avait prononcé un non-lieu, estimant que seul le chauffeur du camion décédé dans l’accident était responsable. Mais en mars dernier la cour d’appel de Bordeaux a rouvert l’instruction. Dans le viseur de la justice : un réservoir d’essence additionnel installé sur le camion et des matières peut-être inflammables à l’intérieur de l’autocar.
"On a fini de traiter cet accident comme un banal accident de la route. Il a été anormalement meurtrier et la chambre d’instruction s’est enfin posée les bonnes questions. On salue cette décision, mais on s’interroge sur les moyens que la justice va se donner pour qu’enfin les responsabilités soient déterminées", se questionne Maître Marie Mescam, avocate des victimes.

Selon Maître Mescam, les juges d’instruction devraient prononcer quatre mises en examen d’ici à la fin de l’année. Ensuite, il faudra mener des investigations et des auditions, mais à la fin, rien ne dit qu’il y aura bien un procès.
Huit ans après le drame de Puisseguin les proches des disparus attendent toujours des réponses. Une attente interminable, explique Danièle Govin, présidente de l’association des victimes : "Aujourd’hui, je me dis que tout n’est pas perdu, mais certains commencent à désespérer."

Cet article est rédigé par Stéphane Hiscock pour Francebleu.

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