AF447 : début de la 3ème phase de recherches en mer à la mi-mars

Paul Troadec, directeur du Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA), a annoncé mercredi après-midi que la troisième phase de recherches des débris du vol AF447 Rio-Paris qui s’est abîmé dans l’Atlantique le 1er juin 2009 allait démarrer à la mi-mars.

"Cette enquête piétine", a-t-il reconnu lors d’une conférence de presse au siège du BEA au Bourget. "Et pour aller plus loin, il nous faut des éléments nouveaux" que "nous n’avons pas" pour l’heure.

Les recherches commenceront véritablement en mer vers la mi-mars pour une durée de quatre semaines, et une prolongation est déjà envisagée si nécessaire, a précisé M. Troadec. "Je ferai en sorte qu’on aille jusqu’au bout de cette opération", y compris s’il faut "demander des financements complémentaires", a-t-il affirmé.

La zone de recherches, que les travaux d’un groupe d’experts internationaux ont permis de diviser par dix par rapport à la précédente, s’étend sur 2.000km2, et se trouve à deux ou trois jours de mer des côtes brésiliennes, a indiqué le directeur du BEA. Les recherches seront assurées par deux navires -un américain, le "Seabed Worker", et un norvégien, le "Anne Candies", mais pas de français- équipés de quatre sonars et de deux robots sous-marins. La profondeur dans cette zone va de 1.800 à 3.800 mètres.

"Il est indispensable, pour pouvoir poursuivre cette enquête, que nous retrouvions et que nous puissions décrypter les enregistreurs de l’avion", a martelé M. Troadec, précisant que le coût de cette troisième phase s’élevait à 10 millions d’euros, fournis à parts égales par Airbus et Air France. Les deux précédentes phases avaient coûté environ 9 millions, financés par des crédits d’Etat.

Le vol Rio-Paris s’est abîmé le 1er juin 2009 en plein milieu de l’Atlantique, quelques heures après son décollage, tuant les 228 personnes à bord.

Les autorités françaises sont toujours à la recherche des boîtes noires (en réalité orange vif), dont les balises émettent un signal pendant au minimum 30 jours. Une première phase de recherches, du 10 juin au 10 juillet, n’a pas permis de les localiser. Une deuxième phase, du 27 juillet au 17 août, a tenté de situer l’épave, en vain. Le BEA estime que l’épave est "dispersée sur une zone relativement restreinte". Pour circonscrire les recherches, les spécialistes ont retracé la trajectoire probable suivie par des débris de l’appareil récupérés à partir du 5 juin.

Reçu peu avant la conférence de presse par le BEA, John Clemes, vice-président de l’association Entraide et Solidarité, a évoqué une réunion "assez positive".

"Le BEA est très confiant dans le fait qu’il sera capable de couvrir la zone complètement", a déclaré ce Canadien établi à Paris et dont le frère Brad était à bord du vol AF447. "Ils disent que les boîtes noires peuvent survivre à ce genre d’impact et à une si longue période sous l’eau (...) Ca nous donne espoir".

"Normalement, si on les retrouve, on doit être capable de les lire", a déclaré Jean-Paul Troadec, citant l’exemple des enregistreurs d’un vol South African Airways récupérés par 4.000m de fond 14 mois après l’accident en 1987, et de ceux d’un DC9 d’Itavia, remontés en 1990 après avoir passé dix ans à 3.200m sous la mer.

Si les boîtes noires sont retrouvées, un patrouilleur de la Marine nationale qui sera positionné à Cayenne (Guyane) sera chargé de les rapatrier à terre, après quoi elles seront expédiées au BEA par avion.

AP le 17 Février 2010


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