Le sous-marin français Emeraude va mener des recherches dans la zone où devraient se trouver les deux boîtes noires de l’Airbus. Au moins 16 des 41 corps repêchés en mer devaient être transportés mercredi à Recife pour être identifiés à l’aide de photos fournies par les proches. Jean-Louis Borloo et Dominique Bussereau ont reçu mardi les familles pour faire un point sur l’enquête.
Attendu mercredi au large des côtes brésiliennes, le sous-marin d’attaque Émeraude va désormais tenter de détecter les deux boîtes noires, capables d’expliquer le crash du vol AF 447 dans l’océan Atlantique. Pour orienter ses premières recherches, les ingénieurs français sont parvenus, ces derniers jours, à définir la « zone probable » de l’accident - dont l’étendue exacte reste toutefois à préciser.
« Le trajet des débris a été reconstitué, depuis le jour de leur découverte samedi par l’armée brésilienne et jusqu’à l’heure de l’accident, explique une source proche de l’enquête. Il faut tenir compte des courants, du vent et des caractéristiques de chaque objet. » La zone présumée du crash est située à 30 milles nautiques environ (60 kilomètres) du lieu de découverte des restes de l’A 330, qui s’est abîmé en mer le 1er juin, à plus d’un millier de kilomètres des côtes brésiliennes. Ses contours seront encore affinés dans les heures qui viennent, grâce au recueil d’informations précises sur les débris repêchés. L’Émeraude travaillera dans cette région peu connue des cartographes, au relief assez accidenté et dont les fonds vont de 2 000 à 4 000 mètres. « Le sous-marin français, qui avance lentement, aura pour mission de ratisser systématiquement ce périmètre avec ses sonars », indique le commandant Christophe Prazuck, porte-parole de l’état-major des armées. Il recevra l’aide de deux instruments d’écoute prêtés par le Pentagone. Une fois localisées, les boîtes noires devront être récupérées par l’un des trois robots sous-marins embarqués à bord du Pourquoi Pas ?. Le navire français de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer a quitté le Cap-Vert hier.
Mardi, les ministres de l’Écologie et des Transports, Jean-Louis Borloo et Dominique Bussereau, ont reçu les familles de victimes pour faire un point sur l’enquête et sur l’avancée des recherches.
Dans l’Atlantique, les forces brésiliennes et françaises, qui concentrent leurs efforts sur une zone de 2 400 km², s’emploient à récupérer « un maximum de débris » de l’A 330. Mardi, quarante-et-une victimes de la catastrophe aérienne avaient été repêchées. Seize premiers corps ont été transportés par hélicoptère sur la petite île de Fernando de Noronha. Ils devaient être transférés par avion dans la ville côtière de Recife au Brésil, où ils seront identifiés à l’aide des photos fournies par les familles.
Le Figaro.fr
Delphine Chayet
10/06/2009