ALERTE ATTENTAT A BORD D’UN TRAIN : POURQUOI 1 040 VOYAGEURS ONT ETÉ BLOQUES A LA GARE SNCF NÎMES PONT-DU-GARD

Samedi 6 mai, la présence d’un engin explosif à bord d’un TGV a été signalée anonymement sur un réseau social. Une fausse alerte, qui a conduit au déploiement dans la soirée du plan alerte-attentat par la préfecture et la gendarmerie du Gard avec, pour les naufragés du rail, plus de six heures d’attente en pleine nuit, sur un parking extérieur de la gare de Manduel près de Nîmes.

En ce dernier week-end de vacances scolaires de la zone C, pas moins de 1 040 voyageurs se sont, ce samedi 6 mai dans la soirée, retrouvés véritablement pris au piège.

Alors que le centre opérationnel de la gendarmerie du Gard vient tout juste d’être informé, aux alentours de 20 heures, d’une alerte à la bombe dans un train Montpellier-Paris, deux TGV ont déjà quitté la gare Montpellier - Sud-de-France.

À leur bord, des enfants en bas âges, des femmes enceintes, des personnes à mobilité réduite ou encore des animaux de compagnie figurent parmi ces voyageurs d’infortune qui, très vite, se retrouvent immobilisés à Manduel, en gare de Nîmes-Pont-du-Gard.

Incertitude et agacement

Dans l’ordre et le calme, les voyageurs de ces deux trains doubles à étage sont rapidement évacués des rames, immobilisées en voies A et B. D’abord sur le parvis de la gare, puis sur un parking extérieur attenant.

Sur les visages, l’incertitude et l’agacement sont lisibles. Certaines personnes commencent à prévenir leurs proches. Mais sans savoir quand ils repartiront précisément.

Alors que la nuit tombe, les températures descendent. Les voyageurs dépités sans eau ni nourriture laissent transparaître désormais leur inquiétude et pour certains - minoritaires - leur énervement.

Reprise du trafic annoncée pour 23 h 30
D’autres supposent que l’on attend les démineurs, puisque la SNCF informe alors ses usagers, via son application mobile, d’une interruption totale du trafic "suite à la présence d’un bagage abandonné". Tout en annonçant par ailleurs la reprise du trafic pour 23 h30.

À 23 h 45, le trafic n’avait toujours pas repris. Les voyageurs désormais au fond du gouffre étaient toujours parqués en extérieur, encadrés par une quarantaine de gendarmes.

Tandis qu’à l’intérieur des trains, le groupe d’investigation cynophile de la gendarmerie de l’Hérault s’attelait à sa tâche (lire ci-dessous). À savoir tenter de retrouver, au plus tôt, un éventuel colis piégé pouvant contenir des explosifs.

Un colis présenté, un peu plus tôt dans la journée par un anonyme sur un célèbre réseau social, comme dissimulé à l’intérieur d’une rame...

Des soins prodigués
Mobilisés sur cette opération d’envergure, les sapeurs-pompiers du Gard des casernes de Nîmes, Nîmes-Saint-Césaire et Saint-Gilles ont prodigué quelques soins à des voyageurs, accompagnés de leurs véhicules de secours et d’assistance aux victimes.

Inès Rommel, commandante de la compagnie de gendarmerie de Nîmes, a supervisé toute l’opération sur place, en collaboration étroite avec le sous-préfet d’Alès Jean Rampon.

Couvertures de survie

Vers une heure du matin, la Croix-Rouge a distribué une petite collation ainsi qu’une boisson chaude à ces 1 040 personnes désormais épuisées qui ont enfin eu droit à une couverture de survie. Alors que les températures sur zone en cette heure tardive ne dépassaient plus les 14 degrés.

Dans son dernier bulletin d’information, la SNCF a par la suite annoncé la reprise du trafic pour 2 heures du matin. Tandis que des repas froids fournis par la SNCF ont été distribués, toujours par la Croix-Rouge, à 500 voyageurs jugés prioritaires aux alentours de 1 h 30.

Dernier filtrage avant le départ

40 militaires de gendarmerie se trouvaient sur place, notamment pour établir un périmètre de sécurité, contenir la population puis établir un filtrage lors de la remontée à bord. Le plan Alerte-Attentat ayant officiellement été levé à 2 heures. Une ultime opération lors de laquelle le groupe d’investigation cynophile a alors contrôlé l’ensemble des voyageurs et des bagages - un par un - par groupe de 50.

La SNCF a déposé plainte auprès de la procureure de la République de Nîmes. Une enquête a par ailleurs été confiée à la gendarmerie du Gard. Pour tenter de retrouver celui qui a fait de ce retour de vacances pour plus de 1 000 voyageurs malchanceux, un véritable cauchemar.

Article par la rédaction du MIDI LIBRE paru sur :
https://www.midilibre.fr/2023/05/07/alerte-attentat-a-bord-dun-train-montpellier-paris-1040-voyageurs-bloques-en-gare-de-nimes-pont-du-gard-11180786.php

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