AMBIANCE HOULEUSE AU PROCÈS DES ATTENTATS DE BRUXELLES, LA PRÉSIDENTE DOIT CALMER SALAH ABDESLAM : “ON N’EST PAS DES ASSASSINS, NOUS”

Salah Abdeslam et d’autres accusés se sont montrés agités ce mardi. Durant la plaidoirie, la présidente a dû intervenir à plusieurs reprises pour ramener le calme.

Ambiance houleuse au procès des attentats de Bruxelles. Salah Abdeslam s’est violemment agité ce mardi. Olivia Venet, avocate des parties civiles, a qualifié les accusés d’” assassins” dans le box, ce qui n’a pas plu à l’intéressé.

Abdeslam s’est levé, s’est mis à crier : “Ce n’est pas possible d’entendre ça. Ça fait six mois qu’on nous montre des images qui font froid dans le dos. Tous les jours, on entend : ’les assassins sont là, les assassins sont là’, mais on n’est pas des assassins, nous.”

Me Olivia Venet, représentante de l’association de victimes Life4Brussels, a déroulé les éléments qui, pour la partie civile, doivent mener le jury à déclarer le septième accusé, Bilal El Makhoukhi, coupable de participation aux activités d’un groupe terroriste, d’assassinats et de tentatives d’assassinat dans un contexte terroriste.

La pénaliste a dressé le portrait d’une personnalité “inquiétante”, qui n’a avoué que ce qu’il ne lui était plus possible de nier et encore complètement plongé “dans son idéologie salafiste”. À sa mère, il avoue ses véritables motivations, a souligné Me Venet : après la Syrie, il continuera à combattre en Palestine et jusqu’à ce que la charia domine le monde. “C’est l’exact profil du terroriste djihadiste.”

L’avocate a ensuite renvoyé au rapport psychologique de l’accusé. “Il n’a aucune empathie et très peu de capacité d’introspection. Et ça m’a frappée, car encore aujourd’hui, alors que les parties civiles l’ont appelé à présenter des excuses ou regrets, il a été incapable de le faire.” “Le seul moment où l’émotion a jailli, c’est quand on a parlé de sa mère : ’ne parlez pas de ma mère’, a-t-il ordonné. Et les parents qui ont perdu des enfants, les enfants orphelins (du 22 mars 2016, NDLR), ça ne le touche pas ? Non, tout tourne autour de lui, de sa famille, de son monde.”

Elle avait commencé sa plaidoirie en évoquant les conversations entendues en prison par la Sûreté de l’État, dont la crédibilité a été mise en doute par la défense. Mme Venet a déclaré qu’elle comprenait pourquoi la défense n’était pas satisfaite de ces conversations, car elles sont “génantes” pour les accusés. Elle a également déclaré que si les accusés ont le droit de ne rien dire à ce sujet, le jury a également le droit de tirer des conclusions de leur silence. Mme Venet a ensuite fait référence aux déclarations de l’accusé Mohamed Abrini, qui avait qualifié la Sûreté de l’État d’” incompétente” pour l’avoir prétendument suivi à son retour de Syrie, sans pour autant avoir empêché les attentats de Paris et de Bruxelles.

Mohamed Abrini s’est alors levé et a fulminé pendant la plaidoirie, exigeant de Me Venet qu’elle se taise. Bilal El Makhoukhi a, par la suite, traité l’avocat de “menteuse”, lui reprochant de dépeindre les accusés en “monstres”.

Me Venet a alors rétorqué à Abrini que c’était aux accusés d’empêcher les attentats, et non la sécurité de l’État. “Je les qualifie d’assassins”, a-t-elle conclu. C’est à ce moment-là que Salah Abdeslam s’est levé pour protester. Il ne s’est rassi qu’après plusieurs insistances de la présidente, Laurence Massart.

Article écrit par la rédaction de LA LIBRE avec BELGA publié sur :https://www.lalibre.be/belgique/judiciaire/2023/06/13/ambiance-houleuse-au-proces-des-attentats-de-bruxelles-on-nest-pas-des-assassins-nous-5B5RKMMTQVGZVHLVJPOU5ZH5RU/

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