ANGLET : UN DEUXIÈME INCENDIE DANS UN APPARTEMENT DU PATIO DE BAROJA

Un incendie s’est déclaré dans la nuit de mercredi 1er à jeudi 2 juin dans l’appartement où un homme de 58 ans a perdu la vie, la veille, à Anglet

Dans la nuit de mercredi 1er à jeudi 2 juin, peu avant 2 heures du matin, un incendie s’est de nouveau déclaré dans l’appartement de la résidence le Patio de Baroja, 36 avenue d’Espagne à Anglet, où la veille, un homme de 58 ans a perdu la vie.

Ce sinistre a probablement couvé longtemps sous l’un ou l’autre des tas accumulés dans l’appartement par son occupant, atteint du syndrome de Diogène. Une pathologie qui pousse à conserver toutes sortes de choses dans son environnement.

Nouvelle évacuation

À l’issue du premier sinistre, une enquête a été ouverte par le parquet de Bayonne pour déterminer les circonstances de cet incendie. Une expertise a été ordonnée. Ce qui a justifié de laisser l’appartement dans l’état où il se trouvait. Des scellés ont par ailleurs été posés sur la porte d’entrée. Ils étaient en place lorsque le second feu est parti. À ce stade, aucun élément n’indique qu’il peut être d’origine criminelle.

Le Service départemental d’incendie et de secours (Sdis) a mis en place un point de surveillance, devant l’immeuble, pour pallier toute reprise des flammes dans les prochaines heures. Dès le début du sinistre, l’avenue d’Espagne a été coupée et déviée entre le carrefour Saint-Jean et à la hauteur de l’avenue de Brindos.

L’appartement vidé

Une nouvelle fois, une vingtaine de sapeurs-pompiers du centre de secours principal d’Anglet sont donc intervenus à la même adresse en deux jours. Ils ont mis en œuvre deux lances à incendie, dont une sur une échelle aérienne. 27 personnes, qui occupent les appartements voisins, ont été évacuées et conduites vers la salle des fêtes de la mairie d’Anglet, le temps de déterminer s’ils pourraient ou non regagner leurs appartements. Personne n’a été blessé. La veille, une famille de trois personnes avait dû être relogée.

L’expertise ordonnée va être compliquée par ce second incendie. Celui-ci contraint les sapeurs-pompiers à vider entièrement les lieux. Ce qui a, sans doute, fait disparaître les éventuels indices qui aurait pu permettre à l’expertise d’expliquer ce sinistre.

Une benne a été amenée sur les lieux, très tôt jeudi matin, pour recueillir le contenu qui avait été amassé au fil des mois par l’occupant des lieux. Les sapeurs-pompiers ont entrepris de vider entièrement l’énorme et diversifié contenu de cet appartement. Les soldats du feu avaient même rencontré des difficultés, la veille lors de leur première intervention, pour pénétrer dans l’appartement par le balcon, qui était lui aussi entièrement encombré.

Des résidents fatigués

Les résidents, très fatigués pour avoir été évacués deux nuits de suite, manifestaient, jeudi matin, une colère retenue. Maxime, qui habite au 3e étage, au-dessus de l’appartement où il y a eu l’incendie, a tenté d’entrer, la veille dans le logement de la victime, mais a été arrêté par les flammes. « J’ai appelé plusieurs fois. Il m’a répondu à trois reprises qu’il ne pouvait pas me rejoindre, puis plus rien », confie-t-il.

« Je le connaissais bien, ajoute Maxime. Il m’a beaucoup aidé pour refaire mon scooter. Il avait le cœur sur la main. Je n’étais jamais rentré chez lui et je ne savais pas qu’il avait ce syndrome de Diogène. Il ne m’en a parlé que récemment, en me disant qu’il avait cette maladie qui le poussait à accumuler. Tous les matins, il partait avec son vélo et le soir il revenait toujours avec quelque chose. »

Maxime n’a pas fait partie des gens relogés et le regrette. « Le sol de mon appartement se craquelait. J’en ai parlé aux pompiers, mais on ne m’a rien proposé. »

Plusieurs alertes

Le locataire qui a perdu la vie dans l’incendie de son T2 était semble-t-il sous tutelle. Des résidents ont alerté, depuis plusieurs mois, le syndic de copropriété, Nexity, la mairie d’Anglet et les services de police sur la situation de leur voisin.

« Il s’agit d’une personne qui était hébergée dans le cadre de la loi Dalo (Droit au logement, NDLR), indique Claude Olive, maire d’Anglet. Elle rencontrait des difficultés. Il est naturel que de telles personnes puissent être logées, mais il faudrait aussi, en parallèle, qu’un suivi puisse être assuré. Tous les bailleurs sociaux sont confrontés à cette réalité qui leur impose de trouver des appartements pour des personnes fragiles mais aucun suivi n’est imposé par ailleurs. »

Crédit photos : Article Par Jean-Pierre Tamisier pour Sud-Ouest 02/06/22

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