François Koning, l’avocat d’Husqvarna Belgium (anciennement Diamant Boart), a ouvert le feu des plaidoiries des parties civiles lundi matin. Durant plus de trois heures, il a détaillé ce que Fluxys aurait pu faire pour éviter qu’une conduite de gaz n’explose sur le chantier de la nouvelle usine de Diamant Boart le 30 juillet 2004, faisant 24 morts et 132 blessés. L’avocat a commencé sa plaidoirie en rappelant le tribut payé par la société à la catastrophe. Six de ses travailleurs sont morts dans l’explosion, 11 autres ont été blessés, a-t-il souligné. Outre les dégâts matériels occasionnés, l’entreprise a aussi subi un dommage moral, car son nom est automatiquement lié à la catastrophe, a commenté l’avocat.
Selon lui, Fluxys a une obligation légale de veiller à l’étanchéité et à la pérennité de ses conduites de gaz. Cette obligation est "le pendant direct de l’avantage financier substantiel que Fluxys tire de la concession". "Il faut regarder ses comptes annuels : c’est Euromillions chaque année pour Fluxys ! ", s’est exclamé Me Koning, estimant à environ 75 millions d’euros par an le bénéfice avant impôts de Fluxys.
Pourquoi, alors, la société n’a-t-elle pas mieux surveillé le chantier Diamant Boart, où l’on travaillait avec des engins lourds, s’est interrogé l’avocat. Pourquoi la société n’a-t-elle pas vérifié l’état de ses canalisations après les travaux de terrassement ? Pour l’avocat, c’est simple : Fluxys estimait que cela coûtait trop cher. (MDP)

© BELGA / MONS - http://www.lalibre.be - publié le 24 janvier 2011