Assassinat de Samuel Paty : deux procès, quatorze personnes jugées… Où en est-on ?

À la suite de l’assassinat du professeur Samuel Paty, en 2020, six mineurs vont être jugés à partir du 27 novembre. En 2024 ou 2025, ce sera au tour de sept hommes et une femme de se retrouver devant les assises.

Pour l’assassinat de Samuel Paty, le 16 octobre 2020 à proximité de son collège des Yvelines, deux procès auront lieu. Huit adultes vont ainsi être jugés devant les assises. Azim Epsirkhanov et Naïm Boudaoud, deux des amis de l’assaillant de 18 ans Abdoullakh Anzorov (abattu par la police), comparaîtront pour complicité d’assassinat terroriste. Ces deux habitants d’Évreux (Eure) sont accusés d’avoir su ce que préparait Anzorov, un réfugié russe d’origine tchétchène : ils l’avaient accompagné pour acheter des armes et l’un d’eux l’avait conduit jusqu’au collège.

Dans le box également se trouveront Brahim Chnina, le père de la collégienne à l’origine de la polémique sur la présentation, par Samuel Paty, d’une caricature de Mahomet en classe. Deux jours après ce cours, il avait diffusé une vidéo dans laquelle il traitait l’enseignant de voyou . À ses côtés également, le militant islamiste Abdelhakim Sefrioui, auteur lui aussi de vidéos sur les réseaux sociaux. Abdoullakh Anzorov a-t-il toutefois visionné ces vidéos avant de commettre son assassinat ? Ce sera l’une des questions posées lors du procès. Ce que l’enquête, en revanche, a établi, c’est que l’assaillant avait cherché à contacter Brahim Chnina. Ce dernier et Abdelhakim Sefrioui sont placés en détention provisoire.

Six mineurs jugés

Une Nîmoise de 34 ans, Priscilla Mangel, convertie à l’islam, est aussi soupçonnée d’avoir influencé l’assassin du professeur d’histoire-géographie : elle a eu plusieurs échanges avec ce dernier. Enfin, trois hommes sont poursuivis car ils auraient participé, à des degrés divers, à la radicalisation d’Abdoullakh Anzorov. Le procès devrait se tenir au mieux en 2024, sinon en 2025.

Du 27 novembre au 8 décembre, six mineurs vont également être jugés par le tribunal des enfants à Paris. Cinq collégiens qui étaient âgés de 13 à 15 ans en 2020, pour avoir désigné Samuel Paty au terroriste, à la sortie du collège, contre une rémunération de 300 €. Lors de l’instruction, l’un d’eux a reconnu que le tueur qui n’avait pas évoqué son projet d’assassinat, avait bien confié sa haine et sa volonté de vengeance , indique le réquisitoire du parquet national antiterroriste, selon Le Figaro. Ils encourent jusqu’à deux ans et demi de prison.

Quant au sixième mineur, il s’agit de la fille de Brahim Chnina (13 ans en 2020) qui avait raconté à son père que l’enseignant avait demandé aux élèves musulmans de se signaler et de sortir avant de montrer des caricatures du prophète Mahomet. Ce qui était faux puisqu’elle n’avait pas assisté au cours. Elle est poursuivie pour dénonciation calomnieuse.

Par ailleurs, une information judiciaire a été ouverte sur les éventuels manquements de l’administration concernant la protection de Samuel Paty.

Cet article est rédigé par Pierrick Baudais pour OuestFrance.

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