ASSASSINAT DU PÈRE HAMEL. A QUELQUES JOURS DU PROCÈS LE DIOCÈSE DE ROUEN NE VEUT QUE "LA JUSTICE "

Lundi 14 février 2022 commenceront quatre semaines de procès des complices des assassins du père Hamel, tué à Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), lors d’une attaque terroriste, le 26 juillet 2016. Le diocèse de Rouen s’est constitué partie civile.

Dans moins de quinze jours, le 14 février 2022, vont s’ouvrir à Paris quatre semaines de procès de trois personnes accusées d’association de malfaiteurs terroriste en vue de commettre des crimes d’atteinte à la personne. Un quatrième homme, accusé de complicité, sera absent. Il serait aujourd’hui en Syrie et peut-être mort. Les quatre hommes auraient porté assistance aux deux tueurs (Adel Kermiche et Abdel Malik Petitjean) ou auraient eu connaissance du projet d’assassinat du père Jacques Hamel le mardi 26 juillet 2016, dans l’église de Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime).

Adel Kermiche et Abdel Malik Petitjean, retranchés dans l’édifice religieux, ont été tués peu après l’attentat lors de l’intervention des hommes de la brigade de recherche et d’intervention (BRI) de Rouen et de la brigade anti-criminalité.

Cible ou symbole ?

Ce mercredi 2 février 2022, Mgr Dominique Lebrun, archevêque du diocèse de Rouen, qui s’est constitué partie civile, dit attendre de ce procès « la justice ! Les accusés sont-ils coupables et de quoi ? » L’archevêque attend aussi « le maximum de lumière sur l’événement du 26 juillet et sur ses causes. Nous connaissons mieux la figure du prêtre Jacques Hamel, sa discrétion, sa fidélité, sa vie très simple. L’attaque apparaît d’autant plus incompréhensible. Comment des jeunes ont-ils pu vouloir sa mort, et la leur d’une certaine manière ? »

« Qu’est-ce qu’un vrai martyr ? Qu’est-ce qui peut faire que des croyants en arrivent là ? Pourquoi a-t-il été choisi ? Était-il la cible ou le symbole ? Je penserai toujours aux derniers mots du père Hamel : « Va-t’en Satan ! » »
Mgr Lebrun assistera au procès « autant que je le pourrai. Je me prépare à rencontrer ces hommes, à les regarder. » Si la famille Coponet, dont le mari, Guy, a été blessé dans l’attentat (son épouse Janine présente également au moment des faits est aujourd’hui décédée) s’est également constituée partie civile, les trois religieuses qui assistaient à l’office du matin, célébré par le père Hamel, l’ont refusé, estimant que « ce n’était pas leur place », rapporte l’archevêque.

La rencontre de la sœur et de la mère

Mgr Lebrun, un an après l’attentat, est entré en contact avec la famille d’Adel Kermiche, l’un des deux terroristes, et a permis une rencontre le lundi de Pâques 2017 avec la sœur du père Hamel, Roseline Hamel. « Je n’oublierai jamais ce moment. La sœur du père Hamel et la mère d’Adel Kermiche comprenant la souffrance de l’autre se sont tombées littéralement dans les bras et se sont dit : « J’ai perdu mon frère âgé et vous, vous avez perdu votre fils qui était jeune. Elles sont restées ensemble une heure et demie ». »

Crédit photos : Source : Ouest France Date : 02/02/2022 Auteur : Xavier ORIOT

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