C’est une étape cruciale pour la reconstruction des victimes ou pour le deuil de leur famille. Mais aussi un moment difficile à vivre. Lundi 14 février, s’est ouvert le procès de quatre accusés liés de près ou de loin à l’assassinat du père Hamel, en juillet 2016, dans son église de Saint-Étienne-du-Rouvray. En amont, et pendant toute la durée du procès, l’association Paris aide aux victimes est présente avec des psychologues pour accompagner les parties civiles.

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"Le procès réactive les souffrances parce qu’on est de nouveau confrontés aux faits, détaille Carole Damiani, directrice de l’association et docteure en psychologie. Les personnes survivantes sont susceptibles de présenter un traumatisme et de revivre les scènes en force. Pour les endeuillés, c’est le deuil qui est réactivé."

Des réponses et des frustrations

Et si le procès peut aider à aller de l’avant, il peut aussi être frustrant pour les parties civiles, en particulier dans le cas de ces procès de terrorisme, pour lesquels les principaux coupables ne sont souvent pas présents. Dans ce cas, les deux assassins du père Hamel ont été abattus par la police.

"Il y a des questions auxquelles les victimes aimeraient qu’il y ait des réponses. On n’y arrive pas toujours", explique Carole Damiani. La principale étant le pourquoi ? "Pourquoi quelqu’un considéré comme pacifique a subi une telle violence ? Ce n’est pas simple car, parfois, les accusés ne le savent pas eux-mêmes."

Dans le cadre du procès Hamel, l’âge avancé de certaines parties civiles, comme Roseline Hamel, la sœur du prêtre, ou encore Guy Coponet, 92 ans, lui-même victime, ont été à prendre en compte. "Leurs avocats nous ont demandé d’être particulièrement présents", insiste Carole Damiani, du fait de leur fragilité liée à l’âge. Pour eux, l’association s’est même occupée de gérer l’hébergement à Paris pendant la durée du procès. "On s’est assurés qu’ils seraient dans un cocon dans lequel ils seraient bien."