ATTENTAT Un touriste allemand est décédé sous les coups d’un assaillant armé d’un couteau et d’un marteau et connu des autorités françaises comme un islamiste radical
Une attaque, qualifiée de « terroriste » par Emmanuel Macron, a une nouvelle fois endeuillé samedi soir la France. Un touriste allemand est décédé dans l’ouest de Paris sous les coups d’un assaillant armé d’un couteau et d’un marteau et connu des autorités françaises comme un islamiste radical à l’état psychique décrit comme instable. Voici ce que l’on sait de cette attaque perpétrée moins de deux mois après celle sanglante dans un lycée d’Arras et suite à laquelle le niveau d’alerte a été élevé sur l’ensemble du territoire.
Les faits
L’attaque s’est passée peu après 21 heures entre le quai de Grenelle et Bir Hakeïm, dans les XVe et XVIe arrondissements, à quelques encâblures de la Tour Eiffel. L’assaillant s’en est pris à un couple de touristes allemands. « Le mari est décédé sous les coups de couteau », selon le récit livré par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin qui s’est rendu sur place. L’épouse a eu la vie sauve « grâce à un chauffeur de taxi qui semble être intervenu » et dont la présence aurait fait fuir l’assaillant de l’autre côté de la Seine, a ajouté le ministre.
Quatre policiers, rapidement dépêchés sur place, le poursuivent à pied. Ils tentent une première interpellation. Mais l’assaillant, « les mains dans son pardessus », les menace de porter des explosifs, selon Gérald Darmanin. Il continue son échappée, agresse alors deux autres personnes, avant d’être interpellé près d’un square après deux coups de taser. L’assaillant « n’a pas ses jours en danger et pourra donc répondre de ses actes devant la justice », a souligné le ministre.
Qui sont les victimes ?
Un couple de touristes allemands a été touché : l’homme, né en 1999, est décédé des coups de couteau. La femme « n’a pas été attaquée physiquement » mais est « extrêmement choquée », a précisé Gérald Darmanin. Deux autres personnes ont été agressées : « une personne serait blessée d’un coup de marteau au niveau de l’œil et une autre serait particulièrement choquée ». Les deux sont un Français, âgé d’une soixantaine d’années, et un touriste étranger.
Qui est l’auteur ?
Il s’agit, selon une source policière, d’Armand Rajabpour-Miyandoab, un Français né en 1997 à Neuilly-sur-Seine dans les Hauts-de-Seine. Cet homme au « profil très instable, très influençable », selon une source sécuritaire, avait déjà été interpellé en 2016 par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) pour un projet d’action violente à La Défense. Il avait été condamné à cinq ans d’emprisonnement et était sorti après quatre ans de détention. Depuis 2020, il vivait chez ses parents en Essonne et serait suivi pour des troubles psychiatriques importants, « même troubles neurologiques », a détaillé Gérald Darmanin. Il avait cessé de prendre son traitement, a affirmé une source sécuritaire. Samedi, une vidéo de revendication a été postée sur les réseaux sociaux concomitamment de son acte. Il y est question de l’actualité, du gouvernement et de meurtre de musulmans innocents.
Selon le récit du ministre de l’Intérieur, l’assaillant était samedi soir « manifestement prêt à tuer d’autres personnes ». Il aurait prononcé « Allah Akbar » à plusieurs reprises et aurait dit aux policiers quelques instants après son interpellation qu’il « ne pouvait plus supporter que les Musulmans meurent, tant en Afghanistan qu’en Palestine. » Il aurait également déclaré qu’il « en voulait de ce qui se passait à Gaza et que la France serait complice de ce que faisait Israël ».
Où en est l’enquête ?
L’assaillant a été interpellé puis placé en garde à vue dans le cadre d’une enquête d’abord confiée à la brigade criminelle de Paris, sous la direction du parquet de Paris. Puis le Parquet national antiterroriste a indiqué se saisir, ouvrant une enquête pour assassinat et tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste et pour association de malfaiteurs terroriste criminelle. La garde à vue de l’assaillant va donc se poursuivre dans ce cadre. Les enquêteurs devraient pouvoir s’appuyer sur « les caméras piétons des policiers qui ont été enclenchées », selon Gérald Darmanin.
Cet article est rédigé par 20minutes avec AFP.