ATTENTAT À LA FRONTIERE ÉGYPTIENNE : PLUSIEURS SANCTIONS PRONONCÉES APRES DES DÉFAILLANCES DE L’ARMÉE

Une semaine et demi après le terrible attentat qui a coûté la vie à Lia Bin Noun, Ori Itshak Illouz et Ohad Dahan, z’l, à la frontière égyptienne, les conclusions de l’enquête pointent de graves erreurs dans l’attitude de l’armée.

Plusieurs officiers ont été sanctionnés.

Les défaillances

Selon le ministre de la Défense, Yoav Gallant, ce drame n’aurait jamais dû se produire. En effet, une série de manquements, d’erreurs et de fautes de discernement ont permis au terroriste égyptien de tuer les trois combattants israéliens.

L’officier du bataillon a placé ses hommes en binôme à des postes isolés en face de la frontière, bien qu’il pensait qu’ils étaient suffisamment proches pour se couvrir les uns les autres. Cette méthode a été employée pendant deux mois à l’encontre des consignes du commandant de division qui demandait des gardes à quatre aux heures sensibles du petit matin. Il s’est avéré que parfois les soldats se retrouvaient même seuls à monter la garde.

A 6h30, au moment où le terroriste passait la frontière, un radar a alerté d’un mouvement suspect mais la sentinelle a rapidement passé les lieux en revue, surtout du côté égyptien et n’a rien remarqué de suspect. Elle a décidé de son propre chef de ne rien signaler.

L’officier qui était responsable de la zone a mis 20 minutes à lancer une alerte intrusion après la découverte des corps de Lia Bin Noun et Ori Itshak Illouz par son adjointe. Les deux ont voulu d’abord s’assurer qu’il ne s’agissait pas d’un suicide ou de tirs venant du côté israélien, peut-être de trafiquants de drogue. Un temps précieux a été perdu.

Les unités spéciales qui doivent intervenir dans ces situations, comme les commandos Yamam, Shaldag et Sayeret Matkal ont été alertés avec du retard et ne sont arrivées que deux minutes après que le terroriste a été éliminé soit deux heures et demi après que l’alerte a été lancée.

Aucun drone ou hélicoptère n’est arrivé en renfort des troupes terrestres lorsqu’elles étaient à la recherche du terroriste, comme cela aurait dû être le cas. L’armée de l’air explique que ce jour-là, les hélicoptères étaient cloués au sol en raison d’une panne détectée sur un Apache la veille. A cela s’ajoute que tous les engins de l’aviation à proximité ne pouvaient pas décoller en raison des mauvaises conditions climatiques.

Les hommes envoyés à pied pour arrêter le terroriste, dont Ohad Dahan, ne portaient pas leur casque qu’ils avaient laissé dans la jeep. Ohad a été tué, les autres blessés.

L’ouverture par laquelle le terroriste est entré en coupant simplement avec un couteau les attaches en plastique qui la fermait, était connue des officiers comme un passage sécuritaire destiné aux forces de l’ordre égyptiennes et israéliennes. Mais les combattants ne connaissaient pas son existence.

Le terroriste s’est approché de Lia et Ori Itshak à 7h du matin. Les deux soldats étaient éveillés. Ori était assis sur une chaise et Lia par terre, comme ils en ont le droit pendant leur garde. Le terroriste les a surpris, il a tiré quelques balles d’abord sur Ori puis sur Lia à deux mètres de distance, les deux combattants n’ont pas eu le temps de réagir. Un binôme qui montait la garde un peu plus loin a entendu les coups de feu et a pensé qu’il s’agissait de trafiquants de drogue. L’une des combattantes a aperçu une silhouette qui se dirigeait vers un tas de pierre et a estimé, à tort, qu’il s’agissait d’Ori Itshak qui allait faire ses besoins. En réalité, c’était le terroriste qui prenait la fuite après avoir tué les deux soldats et qui s’introduisait sur le territoire israélien.

Les soldats effectuaient des gardes de 12 heures, ils ne pouvaient pas voir ni entendre correctement à quelques mètres de distance en raison des vents et du brouillard.

Les sanctions

Le commandant de division a été suspendu de ses fonctions. C’est lui qui a fini par éliminer le terroriste, mais sa responsabilité est engagée dans ce drame. Il sera nommé à un autre poste au sein de Tsahal.

Le commandant de division a reçu un blâme ainsi que le commandant du bataillon Bardelas auquel appartenait les soldats tués. Ce dernier sera bloqué dans son avancement au sein de l’armée pendant six ans.

D’autres officiers de l’unité concernée seront aussi sanctionnés.

La réaction des familles des victimes

Les proches des victimes estiment que les sanctions sont trop faibles par rapport à la gravité des manquements.

Shay Illouz, le père d’Ori Itshak : »Tout d’abord, je veux remercier tout le peuple d’Israël, la communauté de Nof Kinneret à Tsfat et tous ceux qui nous ont entourés. Des dizaines de milliers de personnes sont venues nous consoler, nous renforcer et nous aider dans ces heures difficiles. Cela ne va pas de soi, c’est le peuple d’Israël dans toute sa splendeur.

Concernant ce qu’il s’est passé, pendant et même avant l’attentat, il y a une succession de non conformité aux consignes et aux normes. Nous avons posé des questions difficiles, nous avons reçu la plupart des réponses de la part de l’armée. Nous attendons encore plusieurs détails qui nous manquent ».

Le Chef d’Etat-major doit prochainement recevoir les familles des victimes.

Article écrit par la rédaction de LPH INFO publié sur : https://lphinfo.com/attentat-a-la-frontiere-egyptienne-plusieurs-sanctions-prononcees-apres-des-defaillances-de-larmee/

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