Attentat au coeur de Londres : ce que l’on sait des attaques

L’attaque perpétrée sur le London Bridge et dans le quartier voisin de Borough Market a fait sept morts. La police a tué les trois assaillants.

Une double attaque terroriste survenue samedi soir à Londres, au Royaume-Uni, a fait au moins sept morts et une cinquantaine de blessés dont une vingtaine qui sont dans un état critique. Un français a été tué, a annoncé le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. Trois assaillants dans une camionnette ont foncé dans la foule sur le London Bridge, puis ont poignardé des passants à quelques centaines de mètres de là, avant d’être abattus par les forces de l’ordre.

La police britannique procède depuis dimanche à de multiples perquisitions et arrestations, dans l’est de Londres. En France, la section antiterroriste du parquet de Paris a ouvert une enquête. Cet attentat intervient douze jours après un attentat suicide à Manchester, qui a fait 22 morts et plus de 100 blessés, et cinq jours avant les élections législatives au Royaume-Uni.

Les faits

Le service d’ambulance de Londres reçoit un premier coup de fil à 22h07 (23h07 à Paris) pour une urgence sur le London Bridge. Les policiers sont appelés une minute plus tard. Les témoignages font état d’une camionnette fonçant contre la foule, à une vitesse de 80 km/h selon une journaliste de la BBC présente sur place. Des témoins se précipitent pour aider une demi-douzaine de personnes percutées, dont une femme projetée en l’air par la force de l’impact. La camionnette blanche finit sa course dans la clôture entourant la cathédrale de Southwark.

Dans le quartier très à la mode de Borough Market, qui jouxte le London Bridge, les piétons sont nombreux, en ce samedi soir de finale de Ligue des Champions. Les trois passagers de la camionnette, armés de couteaux, se précipitent dans les bars proches et poignardent au hasard les fêtards, les passants et les commerçants. Ils portent des vestes avec ce qui ressemble à une ceinture explosive, qui s’avèreront fausses.

A 22h10, selon le récit du maire de Londres Sadiq Khan, les premiers policiers arrivent sur place. Suivis, quatre minutes plus tard, par des médecins venus porter secours aux victimes. A 22h16, huit policiers armés tuent par balles les trois assaillants à l’extérieur du Wheatsheaf, un pub datant du 19ème siècle au coin du marché de Borough. D’après la police, 50 balles ont été tirées et une personne a été blessée par une balle perdue des forces de l’ordre. Il s’est déroulé huit minutes depuis le premier appel à la police, une rapidité saluée par Sadiq Khan. Selon les premiers éléments de l’enquête, la camionnette a été louée peu avant l’attaque.

Combien de victimes ?

Sept personnes ont été tuées par les terroristes, selon le dernier bilan de Scotland Yard, dont une Canadienne et un Français. Trois assaillants ont été abattus par la police. Quelque 48 blessés ont été hospitalisés dans cinq établissements différents, ont annoncé les services ambulanciers, qui ont soigné des blessés plus légers sur place. Selon le NHS (les services de santé britanniques), 18 blessés étaient dans un état critique lundi après-midi. Un témoin a parlé de « cinq ou six » personnes renversées sur le pont. D’autres témoins ont évoqué plusieurs personnes attaquées au couteau à Borough Market.

Plusieurs Français comptent parmi les victimes. Jean-Yves Le Drian a fait état « d’un mort et de sept personnes hospitalisées, dont quatre dans un état grave » côté français. « Un compatriote est toujours porté disparu », a-t-il ajouté. « La France met tout en oeuvre pour leur porter assistance », a assuré l’Elysée dimanche matin dans un communiqué.

Les autorités françaises ont communiqué des numéros de téléphone à appeler pour fournir d’éventuelles « infos sur des victimes françaises » : le 00 44 7887 768941 pour joindre l’ambassade et les 0800 096 1233 et 020 7158 0197 pour la police londonienne. Un numéro de centre de crise est également disponible à Paris : 01 43 17 51 00.

L’enquête

A 0h25, dimanche, la police de Londres a qualifié d’« attaques terroristes » les actes des trois assaillants, qu’elle a abattus. Leurs identités n’étaient pas publiques mais la police a assuré dans un communiqué qu’elles seraient dévoilées dès que ce sera « opérationnellement possible ». Selon des sources sécuritaires irlandaises citées par l’agence Press Association, l’un des assaillants portait sur lui une carte d’identité irlandaise quand il a été tué.

L’attentat a été revendiqué par Daech : l’agence de propagande Amaq a rapporté dans un communiqué qu’il a été perpétré par « une unité de combattants de l’Etat islamique ».

La police a annoncé avoir arrêté 12 personnes dimanche matin à Barking, dans l’est de Londres. Elles seraient âgées de 19 à 60 ans et l’une d’entre elles aurait été relâchée. D’après la chaîne de télévision Sky News, des policiers lourdement armés se sont rendus notamment au domicile de l’un des trois suspects abattus lors de l’attentat. Un photographe de l’AFP a distingué sur place quatre femmes, qui étaient emmenées par la police. Elles se couvraient le visage de leur foulard. Des perquisitions ont été menées et se poursuivaient lundi.

En France, la section antiterroriste du parquet de Paris a ouvert une enquête, pour « tentatives d’assassinats en lien avec une entreprise terroriste », en raison de la présence de français parmi les victimes.

Niveau d’alerte maximum

Le niveau d’alerte terroriste en Grande-Bretagne est au niveau critique, soit celui d’un attentat hautement probable. La police armée et les services de secours se sont rapidement rendus sur les lieux de l’attaque. La gare de London Bridge a été fermée et la police a rapidement bouclé la zone.

La patronne de la police londonienne, Cressida Dick, a expliqué dans la matinée de dimanche que la menace représentée par les trois auteurs de l’attaque avait été neutralisée. « Il est important qu’avant toute chose il n’y ait plus personne qui représente encore un danger. Nous ne pensons pas qu’il y ait quelqu’un d’autre, mais nous devons en être absolument certains », a-t-elle précisé.

Mark Rowley, commissaire adjoint de la Metropolitan Police, a néanmoins annoncé le déploiement de forces de police supplémentaires les prochains jours.

Source : leparisien.fr
Auteur : avec AFP
Date : 4 juin 2017

Crédit photos : Source : leparisien.fr Auteur : avec AFP Date : 4 juin 2017

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