ATTENTAT DE LA TERRASSE I DES INCERTITUDES AUTOUR DE LA CONDAMNATION DES AUTEURS DE L’ATTAQUE, 6 ANS APRÈS

Crédits photo : Maliactu.net

Dans la nuit du vendredi 6 au samedi 7 mars 2015, une fusillade a éclaté dans un bar-restaurant de Bamako, "La Terrasse", lieu fréquenté par de nombreux expatriés. Cette attaque provoquait la mort de 5 personnes, dont un français, Fabien GUYOMARD, alors âgé de 30 ans et résidant au Mali depuis 2007.
Ce sixième anniversaire de l’attentat a été marqué dans les mois précédents par la condamnation de l’auteur principal des faits, au grand soulagement de la famille de la victime qu’accompagne la FENVAC.

Ce 6 mars 2015, un homme, dont on sait maintenant qu’il s’agissait de Fawaz Ould AHMED, dit « Ibrahim 10 », de nationalité mauritanienne, a dans un premier temps jeté une grenade à l’intérieur de « La Terrasse ». Celle-ci ne s’est pas déclenchée. Il décida ensuite d’ouvrir le feu à l’aide d’une Kalachnikov sur « les blancs », selon ses termes, visant ainsi les expatriés. Pendant ce temps, un complice de Fawaz Ould AHMED, Mohamed Tagnirou CISSE, faisait le guet devant « La Terrasse ». Ce dernier a été tué lors d’une tentative d’interpellation le 12 mars 2015.

Fawaz Ould AHMED n’a quant à lui été interpellé qu’un an plus tard, le 21 avril 2016 à Bamako. Il était le chef des opérations d’Al-Mourabitoune, groupe djihadiste opérant au Sahel et affilié à Al-Qaïda. Il avouait dans le cadre de sa garde à vue qu’il était l’auteur de l’attentat de « La Terrasse » mais qu’il avait également planifié l’attentat du « Radisson Blu » du 20 novembre 2015 ayant fait 20 morts, dont de nombreux étrangers.

Les 27 et 28 octobre 2020 avaient donc lieu le procès de Fawaz Ould AHMED, Sadou CHAKA et Abdoulbaki Abdramane MAÏGA, tous trois accusés dans le cadre des procès des attentats de « La Terrasse » et du « Radisson Blu ».

Une retransmission en direct de Bamako du procès au sein d’une salle de la Cour d’appel de Paris a permis aux parties civiles le souhaitant, dont les proches des victimes françaises et belges, d’assister aux débats en direct. Malgré les difficultés techniques qui ont altéré la retransmission des échanges et leur bonne compréhension, les efforts déployés par les autorités et la coopération franco-malienne pour permettre d’aboutir à un procès retransmis en direct, évitant ainsi un déplacement à Bamako dans un contexte sécuritaire et sanitaire difficile, est à saluer.

La Cour d’assises antiterroriste de Bamako a condamné les trois accusés à la peine de mort, même si le dernier a été condamné par contumace. En effet, Abdoulbaki Abdramane MAÏGA n’a pas comparu devant la Cour d’assises antiterroriste de Bamako. Il aurait été, selon des avocats de parties civiles, relâché en échange de plusieurs otages détenus par les terroristes, dont Sophie PETRONIN, le 8 octobre 2020.

Il faut toutefois souligner que cette condamnation à mort ne sera peut-être jamais appliquée. En effet, le Mali pratique un moratoire sur la peine capitale ; depuis 40 ans, aucun condamné à mort n’a été exécuté. Ainsi, même si elle a été prononcée, cette peine sera sans doute commuée en réclusion criminelle à perpétuité.

Des incertitudes demeurent : un pourvoi en cassation semble avoir été intenté par les condamnés. Si cette information venait à être confirmée, elle pourrait impliquée la tenue d’un nouveau procès. De plus, en l’état, il reste toujours difficile d’obtenir la confirmation de l’éventuelle libération d’Abdoulbaki Abdramane MAÏGA, condamné par contumace.

La FENVAC, assistée par Maître Gérard CHMELA relativement à ces faits, est en attente de retours sur ces interrogations, possiblement à la fin du mois d’avril 2021.

En cette période, nous adressons nos pensées les plus solidaires à la famille de Fabien GUYOMARD.

Nous n’oublions pas.

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