Attentat de Magnanville : deux personnes en garde à vue

Les enquêteurs veulent savoir si ces deux personnes ont livré des informations confidentielles sur le couple de policiers assassiné par Larossi Abballa en juin 2016.

Qui a mis Larossi Abballa sur la piste du couple de policiers assassiné dans sa maison, à coups de couteau, sous les yeux de leur fils de 3 ans à Magnanville (Yvelines) ? Voilà deux ans et demi que la question hante les enquêteurs de la sous-direction antiterroriste (SDAT). Ils cherchent le lien manquant entre le djihadiste et ses deux victimes.

Depuis ce mardi matin, deux hommes, Hichem D-B., 36 ans, et Baidy S., 24 ans, se trouvent en garde à vue, étant susceptibles de constituer ce fil resté jusque-là invisible entre Abballa et les deux fonctionnaires, Jean-Baptiste Salvaing, commandant adjoint au commissariat des Mureaux et sa compagne Jessica Schneider, secrétaire administrative à l’hôtel de police à Mantes-la-Jolie.

Une perquisition houleuse fin 2015

La clé de cette tragédie pourrait résider dans une perquisition menée, à la fin de 2015, chez Hichem D-B., dans les Yvelines, dans le cadre de l’état d’urgence décrété après les attentats du 13 novembre. Jean-Baptiste Salvaing était présent. Et, selon nos informations, une altercation aurait eu lieu entre le policier et le délinquant de droit commun chez qui aurait été découvert des produits stupéfiants, de l’argent et des clés de voitures de luxe.

Un élément trouble les enquêteurs : l’apparition à plusieurs reprises du nom d’Hichem D-B. sur le listing téléphonique des appels (fadettes) du terroriste abattu, le 13 juin 2016, par les forces de l’ordre après avoir revendiqué son acte au nom du groupe État islamique. Ces communications sont-elles liées à l’attentat en préparation ou relèvent-elles de simples relations entre D-B. et Abballa, lequel était gérant d’une société de livraison de sandwiches ?

Trois personnes déjà mises en examen

L’autre homme placé en garde à vue ce mardi, Baidy S., connu des services de police, apparaît aussi sur les fadettes de l’assassin, sans que l’on sache s’il est lié au couple de policiers. De source proche de l’enquête, on affirme détenir des éléments concrets, même si on se montre prudent quant à l’issue des auditions. En 2016, une policière de 48 ans et ses deux enfants avaient été placés en garde à vue avant d’être relâchées, faute d’éléments incriminants.

Dans ce dossier, trois personnes sont déjà mises en examen, dont une écrouée pour « complicité d’assassinats sur personnes dépositaires de l’autorité publique en relation avec une entreprise terroriste ». Les enquêteurs ont retrouvé l’empreinte génétique de cet homme, Mohamed Lamine Aberouz, 25 ans, sur l’ordinateur de la famille à Magnanville. Ce dernier conteste toute implication.


Source : Le Parisien
Auteurs : Jean-Michel Décugis, Éric Pelletier et Jérémie Pham-Lê
Date : 12/02/2019

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