Attentat de Nice. Elle conteste le montant de son indemnisation

Après la mort de sa mère lors de l’attaque terroriste du 14 juillet 2016 à Nice (Alpes-Maritimes), une mère de famille qui élève seule ses deux filles va déposer une requête en justice pour contester l’indemnisation de 37 500 euros qui lui est proposée. La plaignante s’indigne que certains préjudices subis ne soient pas reconnus.

Elle demandait 330 000 euros mais le Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme (FGTI) lui en a proposé 37 500. Natacha Buchet, la fille d’une des victimes de l’attentat du 14 juillet dernier à Nice (Alpes-Maritimes) va déposer devant le tribunal de grande instance de Créteil (Val-de-Marne) une requête dans laquelle elle conteste le montant de son indemnisation définitive.

Cette mère de famille de 45 ans élève seule ses deux filles de 8 et 14 ans, une tâche dans laquelle sa mère l’aidait. Cette dernière, habitant tout près du domicile de sa fille, prenait soin de ses petits-enfants le mercredi et pendant les vacances scolaires. Outre le « préjudice d’affection » et le « préjudice exceptionnel spécifique des victimes du terrorisme  », la quadragénaire mettait en avant la situation économique dans laquelle elle se trouve désormais dans le cadre de la garde de ses filles.

« Préjudice d’angoisse » et « préjudice d’attente et d’inquiétude »

Elle en demandait réparation à la justice, tout comme du « préjudice d’angoisse » éprouvé par sa mère qui avait été grièvement touchée lors de l’attaque terroriste, avant de décéder, indique Le Parisien. Elle avait aussi mis en avant le « préjudice d’attente et d’inquiétude » lié à la « souffrance morale » ressentie quand la plaignante et son frère avaient dû attendre quatre jours avant que le décès de leur mère leur soit annoncé alors qu’ils avaient été initialement informés qu’elle ne faisait pas partie des victimes.

La mère de famille et son avocat, Maître Eric Morain, avaient en ce sens déposé une requête « en liquidation de son préjudice » dans laquelle la plaignante racontait sa situation et celle de son frère, licencié suite à plusieurs absences après l’attentat, pièces justificatives à l’appui. Pourtant, le FGTI n’a reconnu que le « préjudice d’affection » et le « préjudice exceptionnel spécifique des victimes du terrorisme ».

Juliette Méadel réagit

« On a été bercé depuis plusieurs mois au travers des discours, des commémorations, de propos disant que tout serait fait par la nation pour réparer, autant que faire se peut, la douleur des victimes. Et ce tout devient un presque rien, d’où l’indignation  », regrette Eric Morain, cité par France Info.

Quant à Juliette Méadel, Secrétaire d’État chargée de l’Aide aux victimes, elle estime qu’« on ne peut pas avec une réparation financière éponger et cautériser une blessure qui est celle que l’on a lorsque l’on a perdu un enfant ou un parent. Le débat financier est souvent un débat qui vient en réalité tenter de réparer une profonde blessure, mais ce n’est jamais complètement satisfaisant  ».

Source : OuestFrance.fr
Date : 27 février 2017

Crédit photos : Source : OuestFrance.fr Date : 27 février 2017

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