ATTENTAT DE NICE I LA PAROLE AUX ACCUSÉS, AVANT QUE LA COUR NE SE RETIRE POUR DÉLIBÉRER

Le procès de l’attentat du 14 juillet 2016, qui a fait 86 morts et des centaines de blessés sur la Promenade des Anglais à Nice, se termine cette semaine. Les huit personnes poursuivies, dont trois pour association de malfaiteurs terroriste, auront une dernière occasion de s’exprimer ce lundi 12 décembre, avant que la cour d’assises spéciale se retire pour délibérer.

Les derniers mots aux accusés. Après la fin des plaidoiries de la défense vendredi, l’audience reprend ce lundi 12 décembre 2022 matin au procès de l’attentat du 14 juillet 2016, avec une dernière possibilité pour les huit mis en cause de s’exprimer. La cour d’assises spéciale de Paris se retirera dans la foulée pour délibérer. Son verdict est attendu mardi 13 décembre.

Fascination pour l’État islamique

Elle juge depuis plus de trois mois huit personnes, dont trois pour association de malfaiteurs terroriste : Chokri Chafroud, 43 ans et Mohamed Ghraieb, 46 ans, qui risquent 20 ans de réclusion. Ainsi que Ramzi Arefa, 28 ans, en récidive légale, qui encourt la réclusion à perpétuité. Il s’agit de connaissances de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, le Tunisien chauffeur-livreur à Nice, tué par la police au volant du camion avec lequel il a foncé dans la foule sur la Promenade des Anglais. Cinq autres mis en cause sont suspectés d’infractions de droit commun.

Les principaux accusés assurent ne pas avoir su les desseins de l’assaillant. Le parquet antiterroriste (Pnat) considère que Mohamed Ghraieb et Chokri Chafroud, ayant eu de nombreux échanges avec Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, connaissaient sa « fascination pour l’État islamique ». Et qu’ils « n’ignoraient pas sa capacité à commettre un acte en lien avec son idéologie radicale ». Le Pnat a requis contre eux quinze ans de réclusion.

La « pauvreté des preuves » fustigée par la défense

Les représentants du ministère public ont réclamé la même peine d’emprisonnement contre Ramzi Arefa. Ils ont, néanmoins, demandé à la cour de ne pas retenir la qualification terroriste contre ce trafiquant qui a fourni un pistolet à l’auteur de l’attaque, mais ne pouvait connaître sa « radicalisation ». Sa défense a plaidé une « condamnation à la lumière de l’homme qu’il est devenu », après sa « longue détention ».

Les avocats de Mohamed Ghraieb et Chokri Chafroud, fustigeant la « pauvreté des preuves », ont plaidé, eux, l’acquittement. Relevant notamment que les deux hommes « n’ont pas aidé à fournir une arme » au terroriste. Et ne l’ont « pas aidé à louer le camion » qui a servi à l’attentat. Estimant notamment qu’il les aurait « piégés » en envoyant des SMS pour eux « incompréhensibles » et en laissant volontairement derrière lui photos, vidéos, liste de contacts… pour les « impliquer ».

Le verdict attendu ce mardi 13 décembre

À l’encontre des cinq autres mis en cause, suspectés de trafic d’armes et d’association de malfaiteurs, sans qualification terroriste, le parquet antiterroriste a requis des peines allant de deux ans à dix ans de prison, avec interdiction définitive du territoire français pour trois des quatre Albanais.

Les peines demandées par le ministère public avaient provoqué la perplexité de parties civiles, qui les espéraient plus sévères. « Il y aura des frustrations, c’est inévitable », avait lancé en commençant le réquisitoire à trois voix l’une des représentants du Pnat, rappelant « qu’aucun » des huit accusés devant la cour ne pouvait être jugé « comme s’il était l’auteur de l’attaque ».

Crédit photos : ARTICLE DE Ouest-France Philippe MIRKOVIC. Publié le 12/12/2022

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