ATTENTAT DU 11 SEPTEMBRE : UN DOCUMENT DÉCLASSIFIÉ RÉVÈLE QUE GEORGE W. BUSH A MINIMISÉ LES ALERTES

Un document sur les attentats du 11 septembre 2001, qui vient d’être déclassifié, révèle que l’ancien président George W. Bush a ignoré les avertissements concernant de potentielles attaques sur le sol américain.

L’ancien président George W. Bush prend la parole lors d’un événement à Washington le 15 mai 2012. | KEVIN LAMARQUE / ARCHIVES REUTERS

Après les attentats du 11 septembre 2001, une commission a été mise en place pour enquêter sur les circonstances liées aux attaques terroristes sur le sol américain. Que savaient les services secrets et la Maison Blanche ? L’attaque aurait-elle pu être évitée ? Autant de questions auxquelles cette commission, dite du 11-Septembre, a voulu répondre. Son rapport final a été rendu en 2004.

Près de vingt ans plus tard, une note secrète, qui vient d’être déclassifiée, révèle que George W. Bush, alors président des États-Unis, a réécrit l’histoire des attentats du 11-Septembre et qu’il a ignoré les avertissements de ses services secrets, rapporte le média américain Insider .

Une avalanche d’avertissements minimisés par le Président
Le document de 31 pages contient les notes prises par les membres de la commission lors de leur entretien dans le bureau ovale avec le président George W. Bush, le 29 avril 2004. Il en ressort que l’ancien président des États-Unis a tout mis en œuvre pour faire valoir que personne n’aurait pu prévoir qu’Al-Qaida organiserait une attaque à grande échelle sur le sol américain.

Concernant ses échanges avec le directeur de la CIA, George Tenet à l’époque, George W. Bush affirme ainsi devant les membres de la commission : « Personne n’a dit qu’il y avait un problème à l’intérieur du pays. La menace était outre-mer – c’est ce que George [Tenet] a dit », peut-on lire (*).

Après les attentats du 11 septembre 2001, une commission a été mise en place pour enquêter sur les circonstances liées aux attaques terroristes sur le sol américain. Que savaient les services secrets et la Maison Blanche ? L’attaque aurait-elle pu être évitée ? Autant de questions auxquelles cette commission, dite du 11-Septembre, a voulu répondre. Son rapport final a été rendu en 2004.

Près de vingt ans plus tard, une note secrète, qui vient d’être déclassifiée, révèle que George W. Bush, alors président des États-Unis, a réécrit l’histoire des attentats du 11-Septembre et qu’il a ignoré les avertissements de ses services secrets, rapporte le média américain Insider .

Une avalanche d’avertissements minimisés par le Président
Le document de 31 pages contient les notes prises par les membres de la commission lors de leur entretien dans le bureau ovale avec le président George W. Bush, le 29 avril 2004. Il en ressort que l’ancien président des États-Unis a tout mis en œuvre pour faire valoir que personne n’aurait pu prévoir qu’Al-Qaida organiserait une attaque à grande échelle sur le sol américain.

Concernant ses échanges avec le directeur de la CIA, George Tenet à l’époque, George W. Bush affirme ainsi devant les membres de la commission : « Personne n’a dit qu’il y avait un problème à l’intérieur du pays. La menace était outre-mer – c’est ce que George [Tenet] a dit », peut-on lire (*).

Pourtant, la CIA avait averti le président plus d’une fois sur la menace d’Al-Qaida sur le sol américain. Au printemps et à l’été 2001, George Tenet avait averti George W. Bush pas moins de 40 fois sur une potentielle attaque majeure d’Al-Qaida, rapporte Insider, les analystes parlant même de « pic de menace » et d’« été de menace ».

À l’image de la note quotidienne du service secret au président – le President’s Daily Brief – du 6 août 2001, au titre plus qu’explicite : « Ben Laden déterminé à frapper aux États-Unis ». Ce document, qui avait fuité dès 2002, met en garde contre des menaces terroristes, en faisant notamment état d’« activités suspectes, compatibles avec la préparation de détournements ou d’autres types d’attaques, y compris la surveillance récente de bâtiments fédéraux à New York ».

Interrogé lors de l’entretien avec la commission au sujet de cette note, le Président minimise les avertissements : « Il n’y avait pas de renseignements exploitables sur une telle menace – pas un seul », répond George W. Bush.

Un rapport « incomplet et aseptisé »
Le timing ne servait pas les ambitions du Président à l’époque. Le rapport de la commission du 11 Septembre devait en effet paraître quatre mois avant la campagne présidentielle américaine, lors de laquelle George W. Bush briguait un second mandat.

Publié en juillet 2004, le rapport de la commission s’est pourtant montré plutôt clément envers le président-candidat. Si le document reconnaît la multitude d’avertissements de la CIA et un sentiment d’inquiétude grandissant parmi l’équipe antiterroriste de George W. Bush, il ne pointe pas directement le président des États-Unis, mais plutôt des problèmes institutionnels, des problèmes de capacités de défenses militaires, et de désorganisation des services de renseignement, ainsi que l’incapacité à prévoir la créativité et le niveau d’organisation des groupes terroristes.

George W. Bush a-t-il pris au sérieux la possibilité d’une attaque sur le sol national ? Aurait-il dû renforcer la sécurité ? Le président Bush a fait valoir que le 6 août 2001, il avait été informé que le FBI menait pas moins de 70 enquêtes actives liées à Ben Laden aux États-Unis.

Dans le bureau ovale, le Président a assuré aux commissaires qu’il prenait le sujet au sérieux et que si le FBI « trouvait quelque chose » lié aux 70 enquêtes, il voulait qu’on l’en informe.

Au regard de ce nouveau mémo déclassifié, qui démontre les tentatives de George W. Bush de minimiser les avertissements qu’il a reçus de la CIA, la version officielle de l’histoire telle que décrite par le rapport de la commission semble « incomplète et aseptisée », dénonce le média américain.

(*) Les citations attribuées à George W. Bush retranscrites dans la note déclassifiée, ne sont pas une transcription reprenant mot pour mot les déclarations du président.

Crédit photos : KEVIN LAMARQUE / ARCHIVES REUTERS, article paru sur le site de ouest-france.fr

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