Attentats de Paris : 17 victimes du 13 novembre attaquent l’Etat

En réaction à la décision de justice qui opposait la famille de l’une des victimes de Mohamed Merah à l’Etat français, 17 blessés dans les attaques du 13 novembre souhaitent à leur tour faire condamner à la France.

La décision de justice de ce mardi leur a donné de l’espoir. Après le jugement du tribunal administratif de Nîmes, qui a estimé que l’Etat était partiellement responsable de la mort d’un soldat, victime des expéditions meurtrières du djihadiste Mohamed Merah, plusieurs victimes des attentats du 13 novembre ont annoncé leur intention de déposer un recours contre la France.

Ce mardi, la juridiction nîmoise a estimé que "la décision de supprimer toute mesure de surveillance" visant le délinquant toulousain inscrit au fichier S, auteur d’une tuerie en 2012, est "constitutive d’une faute". L’avocate mandatée par 17 victimes des attentats de Paris, Samia Maktouf, a annoncé dans la foulée que ses clients souhaitaient "rentrer dans la brêche ouverte" par cette décision judiciaire.

Parti en Syrie, malgré une interdiction de sortie du territoire

Elle a affirmé qu’elle voulait que "la responsabilité de l’Etat" soit engagée en raison selon elle de "défaillances" au sein de certains services, notamment judiciaires. Cette requête n’a pas encore été déposée affirme l’avocate, elle vise directement les "dysfonctionnements révélés par le rapport de la commission d’enquête parlementaire" sur les attentats de 2015. Notamment le suivi des personnes visées dans des enquêtes antiterroristes.

L’un des assaillants du Bataclan, Samy Amimour, a été cité en exemple par Me Samia Maktouf. En 2013, alors qu’il était visé par une interdiction de sortie du territoire et privé de son passeport, le kamikaze avait pu partir en Syrie en 2013 après avoir violé son contrôle judiciaire.

Il n’avait eu qu’à prétexter la perte de papiers d’identité pour demander en préfecture un nouveau document d’identité, avait relevé la commission, dont les points principaux du rapport ont été dévoilés la semaine passée. En mai dernier, l’avocate avait déjà annoncé sa volonté de déposer un recours contre l’Etat belge, coupable à ses yeux de défaillance dans la surveillance des frères Brahim et Salah Abdeslam.

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