Le gérant du restaurant avait vendu à un média britannique les images de l’attaque de son établissement, le 13 novembre 2015.
C’est une amende de 10 000 euros, pour une transaction qui aurait atteint les 50 000 euros. Ce mardi, le tribunal correctionnel de Paris a condamné le gérant du restaurant le Casa Nostra, ainsi que deux complices à payer des amendes et des dommages-intérêts pour avoir vendu une vidéo de l’attaque de ce restaurant parisien, le 13 novembre 2015. Le Casa Nostra a été l’un des huit lieux attaqués ce soir-là, sans victimes à déplorer.
La vidéo prise par les caméras de surveillance de l’établissement avait été diffusée par le Daily Mail cinq jours après les sanglantes attaques terroristes qui avaient visé plusieurs endroits de la capitale. Sur ces images qui ont fait le tour du monde, on apercevait des clients affolés et courant dans tous les sens sous les tirs nourris des djihadistes armés de kalachnikovs.
L’impact "obsessionnel" de ces images "insoutenables"
Le gérant, Dimitri Mohamadi a été déclaré coupable, entre autres chefs de prévention, de "divulgation d’images de vidéoprotection à une personne non habilitée". Cet homme âgé de 45 ans, qui a été privé d’une aide du fonds d’indemnisation des victimes en raison de son geste, avait démenti tout enrichissement personnel, alors que plusieurs sources avancent un montant de 50 000 euros pour la transaction avec le Daily Mail.
Il a été condamné à payer 10 000 euros d’amende, alors que le procureur en avait requis 75 000. Cette somme a été divisée par deux pour l’un de ses complices. Il avait reconnu avoir touché 6000 euros, tout en mettant en cause un journaliste présent, qui filmait les tractations en vidéo cachée. Ces images avaient été révélées peu après dans Le Petit Journal sur Canal+. L’autre complice a écopé de 1500 euros d’amende avec sursis.
Les trois hommes devront aussi verser 6000 euros à chacune des cinq parties civiles, deux jeunes hommes et une jeune femme, qui avaient porté plainte après s’être reconnus sur la vidéo. A l’audience du 26 avril dernier, ils avaient décrit au tribunal l’impact "obsessionnel" de ces images "insoutenables", sur eux-mêmes mais aussi sur leurs proches.
Source : lexpress.fr
Date : 30 mai 2017