Attentats en Espagne : quelle prise en charge des victimes françaises ?

Les attentats de Barcelone et de Cambrils ont coûté la vie à plus de 15 personnes et fait de nombreux blessés. Parmi eux, 32 français dont 4 enfants, selon le Quai d’Orsay. Douze personnes sont toujours hospitalisées à Barcelone. Trois d’entre elles sont dans un état grave, précise le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. La cellule de crise a reçu 4 000 appels. Elle veut être un relai entre la situation de crise suite aux attentats et la prise en charge des victimes françaises sur place et à leur retour. Des représentants du Fonds d’indemnisation des victimes des actes de terrorisme (FGTI) se sont pour la première fois déplacés pour accélerer le processus.

Pour venir en aide aux français blessés lors des attentats de Barcelone, le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères a tout d’abord dépêché sur place des équipes médicales françaises. « Quand vous avez une équipe soudée entre ces soignants et ces psychologues, les victimes ont la sensation qu’il y a un personnel hospitalier français qui venait jusqu’à elles, qui parle leur langue, qui les comprend, qui peut leur donner un certain nombre d’indications, et c’est très important », résume Elisabeth Pelsez, déléguée interministérielle aux victimes.

Les victimes ont besoin d’une aide médicale et psychologique mais aussi financière. Pour la première fois, une équipe du Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme est allée à Barcelone à leur rencontre pour accélérer le processus d’indemnisation. Une bonne chose, mais il faut aller plus loin selon Stéphane Gicquel de la Fédération nationale de victimes d’attentats et d’accidents collectifs : « Le fonds d’indemnisation, et c’est aujourd’hui une demande forte que nous lui faisons, doit préciser la situation des proches. On a des proches qui se sont rendus très rapidement au chevet des membres de la famille blessés, ils ont engagé des dépenses, nous demandons que les proches des personnes grièvement blessées soient elles aussi reconnues comme victimes de cet attentat. »

Créé en 1986, ce fonds est aujourd’hui doté d’1,4 milliard d’euros. Il est financé par une taxe sur les contrats d’assurances-dommages. Les charges se sont alourdies depuis les attaques de janvier 2015 contre Charlie Hebdo. La cotisation est passée de un euro alors à près de six euros aujourd’hui.

Selon le préjudice subit, un blessé ou un proche d’une personne morte lors d’un attentat peut toucher dès le premier mois des indemnités. « Si même toutes les personnes ne souhaitent pas avoir une indemnisation, que ce n’est pas leur première volonté de toucher de l’argent pour ce qu’elles ont vécu, l’allocation d’une somme d’argent par l’Etat participe de la reconnaissance du statut de victime du terrorisme parce que les personnes qui sont victimes ne sont pas la cible première, et les victimes du terrorisme sont l’outil pour toucher l’Etat », explique Marie-Cécile Castel, de l’Association française des victimes d’attentats.

Le mécanisme de dédommagement se met en place très rapidement par l’entremise du quai d’Orsay. « Les personnes blessées ou les personnes qui ont perdu un proche sont recensées très rapidement par le centre de crise du Quai d’Orsay, et dans ces cas-là, c’est le Fonds de garantie lui-même qui ouvre un dossier à leur nom. Donc là, ils ont une démarche pro-active lorsque les victimes blessées sont identifiées. »

L’offre définitive d’indemnisation est versée en moyenne dans les trois mois. Le Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme ne communique pas sur le montant des versements. Il dépend du préjudice subit.

Source : rfi
Date : 23/08/2017
Auteur : Sergio Perez

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