TÉMOIGNAGE - Les victimes d’attentats se soulèvent contre la suppression du secrétariat général à l’aide aux victimes et se sentent abandonnées.
Les victimes des attentats se sentent abandonnées. Selon nos informations, elles en appellent maintenant à Emmanuel Macron. Les familles ont adressé une lettre au chef de l’État pour dénoncer la suppression du secrétariat général à l’aide aux victimes. Il avait été créé en février 2017 afin de pérenniser le secrétariat d’État, c’est-à-dire pour que les victimes aient un interlocuteur indépendamment des changements de gouvernement.
Sophie fait partie des rescapés du Bataclan. Elle a été blessée par balle lors de l’attentat du 13 novembre. Elle vit cette suppression comme un véritable abandon de la part de l’État. "L’État c’est pas ma mère, mais c’est à cause des différentes décisions prises par les précédents gouvernements qui font qu’aujourd’hui, c’est une galère de sortir de chez moi, et que je ne peux pas prendre le métro. C’est la faute de l’État, donc c’est à lui de nous aider de nous prendre en charge et de faire en sorte que notre vie soit facilitée."
C’est pas dit qu’il n’y aura plus d’attentat
Sophie, rescapée du Bataclan
Comme d’autres survivants des différentes attaques perpétrées sur le sol français, elle ne "pensait même pas que ça deviendrait un sujet". "Le secrétariat général d’aide aux victimes était là, il était là pour nous, donc oui, c’est un appel à l’aide qu’on lance à l’État en lui disant : ’Ne nous laissez pas tomber. On galère suffisamment’", se désole-t-elle avant de soulever un point non négligeable : "C’est pas dit qu’il n’y aura plus d’attentat. Si c’est pour que demain des personnes vivent ce qu’on a vécu sans secrétariat d’État, c’est inhumain."
La garde des Sceaux, Nicole Belloubet, doit annoncer dans quelques jours la nomination d’un Délégué interministériel aux victimes, mais les associations craignent qu’il ait peu de moyens et de poids politique.
Date : 11/07/2017
Auteurs : Cécile de Sèze / Isabelle Choquet
Source : RTL