C’est le deuxième accident mortel sur les routes de l’Aude ce week-end. Après une première sortie de route samedi à Carcassonne, un car s’est renversé sur l’autoroute A9, dimanche vers 1h30, à hauteur de Fitou. Le bilan fait état de deux morts et d’une trentaine de blessés, dont trois grièvement. Le car de la compagnie Eurolines effectuait la liaison entre Marseille et Murcie, dans le sud de l’Espagne. Parmi les 44 personnes à bord, trois chauffeurs étaient présents. Le véhicule transportait des touristes français, espagnols, ukrainiens et russes.
Les deux personnes décédées sont une Espagnole de 55 ans et un Français de 54 ans. Les blessés ont été acheminés vers les hôpitaux les plus proches et une cellule psychologique a été mise en place à Fitou pour les passagers indemnes. « Le pronostic vital des trois blessés graves n’est pas engagé », a précisé le sous-préfet de Limoux, Sébastien Lanoye. Des dizaines de pompiers, une vingtaine d’ambulances et quatre hélicoptères ont été mobilisés pour les secours.
Une altercation entre le conducteur et un passager
Le car est « passé par-dessus la barrière de sécurité », a expliqué le procureur de la République de Narbonne, David Charmatz. Visiblement, le conducteur, de nationalité espagnole, a perdu le contrôle du car. Le véhicle a ensuite glissé en diagonale sur plusieurs mètres avant de tomber et se coucher en contrebas de la route. Le car est le seul impliqué et son conducteur a été entendu par les enquêteurs, a précisé le sous-préfet de Limoux.
Un passager ukrainien a avoué avoir fait donner un brusque coup de volant au chauffeur de l’autocar. D’abord entendu comme victime, ce touriste ukrainien d’une trentaine d’années a ensuite été placé en garde à vue comme suspect. Il aurait tiré le volant dans sa direction. Il a ainsi confirmé les premières déclarations du chauffeur espagnol mises en doute dans un premier temps par les autorités. Il avait ainsi dit aux gendarmes avoir eu une altercation avec un passager qui avait provoqué l’accident en s’en prenant au volant.
Le touriste ukrainien a expliqué aux gendarmes avoir voulu, pour une raison encore indéterminée, forcer le conducteur à s’arrêter, a rapporté le procureur de Narbonne. « Des auditions vont se poursuivre demain (lundi) pour établir exactement les circonstances dans lesquelles cet acte inconsidéré a été accompli », a dit le procureur. « On cherche aussi à savoir si, sur le plan psychiatrique, cet Ukrainien est parfaitement équilibré parce que c’est un geste tellement inconsidéré qu’il faut aussi s’intéresser à sa personnalité », a ajouté le magistrat.
Le conducteur devrait à nouveau être entendu lundi. L’analyse des disques, qu’il a été compliqué d’extraire du car, devrait dire lundi à quelle vitesse il roulait, a indiqué le procureur.
Lefigaro.fr - 11/08/2013
