Une avalanche a fait trois morts, dont deux lycéens en sortie scolaire, mercredi, dans l’Isère. Le professeur encadrant a été placé en garde à vue.
Au lendemain de l’avalanche meurtrière à la station des Deux-Alpes, en Isère, les premiers éléments de l’enquête permettent d’en savoir un peu plus sur les circonstances du drame. Un groupe de skieurs est passé au-dessus du groupe d’élèves du lycée Saint-Exupéry de Lyon, "coupant le manteau neigeux", a notamment indiqué jeudi le procureur de la République à Grenoble, Jean-Yves Coquillat. Deux lycéens et un skieur de 57 ans, "probablement" ukrainien sont décédés dans cet important glissement de neige. Des vérifications sont en cours pour établir la nationalité et l’identité de ce touriste, tandis que le professeur encadrant du groupe scolaire a été placé en garde à vue.
Qu’est-il passé exactement ?
L’avalanche s’est déclenchée mercredi, en milieu d’après-midi, vers 2.800 mètres d’altitude sur la piste noire de Bellecombes, interdite au public. Celle-ci était "fermée par le filet habituel avec des inscriptions en plusieurs langues, quatre langues", a affirmé le magistrat, comme l’avait indiqué sur Europe 1 jeudi midi, le préfet de l’Isère. Ce dernier avait déclaré que "la signalétique réglementaire" était bien en place.
Pourquoi le groupe scolaire s’est-il engagé sur la piste ?
D’après le procureur, les lycéens ont souhaité s’engager sur la piste et ont enjambé la barrière qui en fermait l’accès. Dès le matin, ceux-ci avaient manifesté "le désir de skier à cet endroit". Le professeur responsable de la sortie s’y était opposé, mais était resté à l’hôtel avec des élèves, dont l’une était blessée à la jambe. Selon le récit de Jean-Yves Coquillat, une fois sur place, les élèves et l’autre professeur ont enjambé le filet, haut d’un mètre et long de cinquante : "c’est en toute connaissance de cause" qu’ils se sont engagés sur cette piste, a estimé le magistrat.
Comment l’avalanche s’est-elle déclenchée ?
C’est un groupe d’une quinzaine de skieurs, composé notamment de Hongrois et de Roumains, qui est passé au-dessus des élèves du lycée lyonnais juste avant l’avalanche, et qui aurait déclenché celle-ci "en coupant le manteau neigeux", a indiqué le procureur de la République de Grenoble.
Un homme de nationalité roumaine s’est rendu à la gendarmerie, chargée de l’enquête, pour indiquer que "ce groupe, dont il faisait partie, faisait du ski au-dessus du groupe des élèves et qu’ils ont traversé au-dessus d’eux en coupant le manteau neigeux à cet endroit-là", a précisé le procureur de la République à Grenoble. Peu après, cet homme "a entendu un bruit comme une explosion et l’avalanche est partie à ce moment-là".
Le professeur placé en garde à vue, son état psychiatrique à préciser
Le professeur qui encadrait le groupe de dix élèves a été placé en garde en vue pour des faits "d’homicides involontaires", a annoncé le procureur de la République de Grenoble. Une garde à vue justifiée par le fait que "nous avions quelques difficultés à entendre le professeur sans mesure de contrainte", a indiqué le magistrat.
Pour l’instant le professeur est hospitalisé, et selon Jean-Yves Coquillat, l’enquête devrait déterminer "l’état psychiatrique du professeur et sa capacité à encadrer un groupe".