C’est le sentiment des avocats de Total, Grande Paroisse et Serge Biechlin, à l’issue de la dernière journée d’audience
Le moins qu’on puisse dire en effet, c’est que la deuxième semaine d’audience du procès en appel de la catastrophe d’AZF s’est achevée dans la confusion.
Après l’audition des trois témoins-experts Véronique Rey (police scientifique), Jean Sompayrac (géomètre) et Daniel Van Schendel (artificier), la cour devait entendre Michel Lefèbvre, l’expert détonicien cité par la défense. Il convient de rappeler ici qu’en première instance, les rapports de M. Lefèbvre, qui contredisent la thèse officielle, avaient suscité des débats pour le moins animés.
En préambule, maître Sylvie Topaloff, avocate de la CGT, a voulu savoir si M. Lefèbvre avait mené d’autres expérimentations, depuis le procès en première instance et si oui, s’il lui était possible de communiquer ces résultats aux partie civiles. Or Michel Lefèbvre a effectué des essais jusqu’en septembre dernier mais assure n’avoir pas eu le temps de rédiger un rapport, même à ses employeurs (Total, en l’occurrence).
S’en est suivie une discussion houleuse entre les parties, maître Topaloff considérant qu’il y a là un cas typique d’inégalité des armes, la défense répliquant vertement qu’elle n’a pas à tenir des réunions préalables avec les parties civiles.
Après une suspension, le président de la cour d’appel de Toulouse a décidé de renvoyer l’audition de Michel Lefèbvre au 7 décembre. Mais la défense, privée de ce témoignage, ne devrait pas en rester là.
Vendredi soir, maître Daniel Soulez-Larivière déclarait qu’il allait étudier cet incident de près, pour savoir s’il n’y a pas là un cas d’entrave aux droits de la défense.
France3.fr - 11 novembre 2011