L’ancien PDG de Total Thierry Desmarest a assuré, mardi 15 novembre, qu’il n’avait jamais fait la moindre économie sur la sécurité, au procès en appel de l’explosion de l’usine AZF. "Il n’y avait pas de politique de réduction des effectifs dans la chimie (...). On n’a pas coupé dans le budget des engrais (...).
Je n’ai pas demandé qu’on étudie de projets de cession dans le groupe" après la fusion avec Elf Aquitaine à la fin 1999, a déclaré l’ex-patron, aujourd’hui âgé de 65 ans, qui était finalement présent à cette audience consacrée aux rapports entre Total et sa filiale, Grande Paroisse, propriétaire de l’usine d’engrais chimiques dont l’explosion a fait trente et un morts et deux mille cinq cents blessés le 21 septembre 2001.
"Il n’y a eu aucune demande d’économies. Cette usine avait parfaitement sa place au sein du groupe. Total ne ment pas, Total est présent, comme il l’a toujours été auprès des victimes et des Toulousains ", a renchéri le secrétaire général du groupe, Jean-Jacques Guilbaud, devant la presse.
Thierry Desmarest a reconnu qu’en tant que PDG il avait eu "la responsabilité suprême de l’organisation et du fonctionnement du groupe", mais que le président de la holding n’intervenait pas au quotidien dans la vie des filiales. L’ancien PDG a rappelé qu’il était encore membre du conseil d’administration de Total, de son comité stratégique, et président de la Fondation Total.
La cour a placé, mercredi 9 novembre, Thierry Desmarest et Total au rang des prévenus jusqu’à la fin du procès. Ils y ont rejoint le directeur de l’usine, Serge Biechlin, et Grande Paroisse, poursuivis pour homicides involontaires.
LeMonde.FR avec l’AFP - 15 novembre 2011