Boeing de Malaysia Airlines : des contacts satellite plusieurs heures après la disparition

Le Wall Street Journal a publié, jeudi 13 mars, de nouvelles informations transmises par les personnes chargées de l’enquête aux Etats-Unis sur la disparition du Boeing 777 de Malaysia Airlines.
Un satellite de communication aurait reçu des tentatives de connexion émanant de l’appareil « pendant au moins cinq heures » après sa disparition. Ces signaux ne contenaient pas de données en tant que tel, mais ont pu déterminer l’altitude, la vitesse et la localisation de l’avion, écrit le quotidien américain.

LES SATELLITES DE BOEING SOLLICITÉS

La dernière tentative de se connecter à des satellites Inmarsat « a été envoyé au-dessus du niveau de la mer, à une altitude “normale” pour un vol d’avion », précise la source du Wall Street Journal, selon laquelle « la raison pour laquelle la transmission s’est arrêtée n’est pas claire ».

L’agence Associated Press (AP) précise que de tels signaux sont enregistrés par Boeing grâce à un programme satellite qui permet d’obtenir des données sur le bon fonctionnement d’un avion au fur et à mesure de son vol. Si la compagnie Malaysia Airlines n’a pas souscrit à ce programme, et a indiqué, par ailleurs, n’avoir eu connaissance d’aucune donnée de ce type, ses avions Boeing n’en émettent pas moins des signaux automatiquement captés par les satellites du constructeur.

« C’est comme si vous aviez un téléphone portable éteint, mais qui continuait à envoyer sa localisation au réseau téléphonique », a expliqué à AP une personne mise au courant de l’enquête en cours. « C’est comme ça que, parfois, on arrive à trianguler votre position même si vous ne passez pas de coup de fil. C’est à peu près ce que permettent » les modules des avions reliés aux satellites de Boeing, précise-t-elle.

LA ZONE DE RECHERCHE ÉLARGIE

Des sources similaires ont par ailleurs indiqué à la chaîne ABC que le « data reporting system » de l’avion avait cessé d’émettre à 1 h 7 du matin, tandis que le transpondeur (qui transmet la localisation et l’altitude d’un avion) s’était éteint à 1 h 21 du matin. Selon ces sources, il pourrait s’agir d’une preuve que l’appareil ne s’est pas abîmé en mer.

Après publication de ces pistes, la Maison Blanche a indiqué jeudi que de « nouvelles informations » (sans préciser lesquelles) avaient conduit les enquêteurs américains à élargir le périmètre de leurs recherches.

« Sur la base de nouvelles informations, pas nécessairement concluantes, mais nouvelles, la zone de recherches serait élargie à l’océan Indien », a déclaré un porte-parole de la Maison Blanche. Confirmant ces déclarations, un responsable de la marine américaine a indiqué qu’un navire et qu’un avion de surveillance allaient se rendre dans cette zone, où ils rejoindront un autre avion déjà sur place.

« L’USS Kidd transite par le détroit de Malacca en route pour l’océan Indien », a précisé ce responsable, se référant à l’un des deux destroyers américains qui participent aux recherches, aux côtés de l’USS Pinckney. Les deux navires étaient jusqu’à présent déployés dans le golfe de Thaïlande.

Le Vietnam a rétrogradé de « urgent à normal » ses opérations de recherche. Pour cette raison, le Vietnam a déployé trois avions vendredi, contre cinq la veille, a précisé Nguyen Ngoc Son, porte-parole du comité de recherche et de secours.

PAS DE TRACES DES « OBJETS FLOTTANTS »

Douze nations, dont les Etats-Unis, la Chine et le Japon, participent actuellement aux opérations de recherches qui mobilisent pas moins de 42 navires et 39 avions.

Les importantes opérations de recherches en mer couvrent près de 90 000 kilomètres carrés, soit quasiment la surface du Portugal. Elles n’ont pour l’instant rien donné. Les « objets flottants », qui avaient été repérés par des satellites chinois en mer de Chine, n’ont pas été retrouvés par l’aviation malaisienne.

Les enquêteurs se concentrent également sur les traces électroniques laissées par l’appareil. L’avion, qui transportait 239 personnes, a disparu samedi 8 mars après un dernier contact radar avec des contrôleurs aériens, à 1 h 30 du matin, une heure après avoir décollé de Kuala Lumpur en direction de Pékin.

Jeudi 13 mars, le Wall Street Journal indiquait que Rolls Royce, le constructeur des moteurs du Boeing, avait reçu automatiquement deux séries de données du vol MH370 (au décollage et en phase de montée) à son centre de surveillance en temps réel de ses moteurs, situé à Derby, en Grande-Bretagne.

Ces données indiqueraient que le Boeing 777 aurait volé plusieurs heures après sa disparition des écrans radars, selon le quotidien. La Malaisie avait démenti ces hypothèses.

Le Monde.fr - 14 mars 2014


Nous soutenir

C’est grâce à votre soutien que nous pouvons vous accompagner dans l’ensemble de vos démarches, faire évoluer la prise en charge des victimes par une mobilisation collective, et poursuivre nos actions de défense des droits des victimes de catastrophes et d’attentats.

Soutenir la FENVAC

Ils financent notre action au service des victimes