Robert Hazan, l’expert en automobile mandaté par la justice pour participer à l’établissement des causes ayant entrainé le déraillement du train Paris-Limoges le 12 juillet dernier à Brétigny-sur-Orge, accable l’entretien des voies de la SNCF, affirme mardi Le Parisien-Aujourd’hui en France . Le journal s’appuie sur un document de quelques pages, également consulté par Le Figaro, et remis il y a plusieurs mois à la justice. Celui-ci fait état de manquements.
L’accidentologue rappelle dans son rapport ce que l’on sait depuis le jour même de l’accident : c’est l’éclisse, une pièce servant à raccorder deux rails, retournée sur elle même en raison de boulons manquants, qui a causé le déraillement. Il révèle également que cette négligence en cachait d’autres : sur les 154 boulons contrôlés par Robert Hazan sur le secteur, 59 (plus d’un tiers), étaient desserrés, cassés, ou absents de leur logement. Sur la deuxième partie examinée par Robert Hazan, qui comprend 77 boulons au total, 25 étaient desserrés et 13 manquants. Sur les deux secteurs, les attaches de rail, censées maintenir la voie au sol, n’étaient pas épargnées : sur les 92 attaches présentes, une était absente. Les 52 attaches du coeur - la partie métallique centrale en « X » du système d’aiguillage - comportaient quant à elles 2 boulons cassés « antérieurement à l’accident », précise l’expert.
Ces constats ne sont pas complètement nouveaux. La SNCF elle-même établissait à peu près les mêmes dans le rapport qu’elle avait remis à la justice en septembre dernier. Reste à savoir, comme l’écrit Robert Hazan, depuis quand les boulons étaient absents. Plusieurs mois ? Plusieurs années ? Les conclusions de cette analyse n’ont toujours pas été rendues à quelques jours du premier anniversaire de la catastrophe. Certains experts s’inquiètent de ce délai anormalement long.
Reuters, 10.06.2014, Anne Jouan pour LeFigaro