Collision mortelle : le car allait-il trop vite ?

Trois plombiers avaient été tués dans un accident à Bourgneuf-en-Retz, en Loire-Atlantique. Le conducteur du car qui a percuté leur fourgon était jugé, hier, à Saint-Nazaire.

Un car qui part en crabe à la sortie d’un virage, sur une route départementale. Une camionnette qui arrive en face, un choc terrible. Trois morts. Trois victimes de plus sur l’un des routes les plus meurtrières de Loire-Atlantique, un matin de mai 2005.

Le tribunal correctionnel de Saint-Nazaire a écouté, hier, les explications du conducteur de car, poursuivi pour homicide involontaire. Alors en formation de reconversion, l’homme, âgé de 50 ans, se rendait à l’école de Saint-Cyr-en-Retz pour prendre en charge des élèves. Au niveau de Bourgneuf-en-Retz, il amorce un virage... et perd le contrôle.

« Je devais rouler à 80 km/h. Je n’avais pas l’impression d’aller trop vite », assure le conducteur, évoquant ensuite les spécificités techniques du car, confirmées par l’expertise judiciaire : « un véhicule difficile à maîtriser lorsqu’il commence à se déporter à gauche ».

L’argument est balayé par l’avocat des familles des victimes, tous plombiers de l’entreprise Robin. L’avocat estime que « si le car n’a pas une tenue de route suffisante, c’est en raison d’une faute de conduite ». Le procureur est sensiblement du même avis, mais pointe « une faute très limitée, hélas aux terribles conséquences ». Il cite tout de même la vitesse « de 100 km/h » enregistrée sur le disque, dans la ligne droite précédant le virage.

L’avocat du chauffeur de car insiste sur d’autres évaluations de l’expertise : « il roulait à 91 km/h avant le virage ». Le procureur a requis une peine de deux mois de prison avec sursis à l’encontre du conducteur. Le jugement sera rendu le 8 avril.

Ouest-France, par Frédéric Salle, le 5 mars 2008.


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