Le procès en appel du crash du Concorde d’Air France, qui avait fait 113 morts en 2000 à Gonesse (Val-d’Oise), est prévu au printemps 2012 à Versailles, a-t-on appris auprès du parquet général.
"Un créneau est fixé de début mars à mi-avril", a précisé la même source, ajoutant que ce procès hors norme se tiendra pour des raisons de capacité dans la salle d’assises du tribunal de grande instance de Versailles, et non à la cour d’appel. En première instance, le procès avait nécessité 90 tomes de dossiers, 534 pièces à convictions, des débats en trois langues. Plus de 200 journalistes et techniciens avaient assisté aux débats.
Le 6 décembre 2010, le tribunal correctionnel de Pontoise avait condamné au pénal Continental Airlines et un de ses employés, jugeant qu’un DC10 de la compagnie américaine avait été à l’origine de la catastrophe, en perdant une lamelle d’une quarantaine de centimètres sur la piste de décollage du supersonique.
L’employé de Continental John Taylor, 42 ans, a été condamné à 15 mois de prison avec sursis pour avoir mal fabriqué et fixé cette lamelle. Responsable des fautes de ses employés, Continental a été condamné à une amende de 200.000 euros pour homicides involontaires et à verser à Air France 1 million d’euros de dommages et intérêts, pour "préjudice moral" et "atteinte à l’image".
Le tribunal avait en revanche relaxé les trois prévenus français, dont Henri Perrier, ex-directeur du programme Concorde chez Aérospatiale (aujourd’hui fondu dans EADS), et son collaborateur Jacques Hérubel. Continental Airlines, le parquet de Pontoise, ainsi qu’Air France, partie civile, avaient fait appel du jugement.
En partance pour New York le 25 juillet 2000, le Concorde s’était écrasé sur Gonesse (Val d’Oise) quelques minutes après son décollage de Roissy, tuant ses 109 occupants, principalement des Allemands, et quatre personnes au sol.
Le Figaro avec AFP - publié le 24 février 2011