Les avocats de la Fédération nationale des victimes d’accidents collectifs (Fenvac) ont dénoncé mardi, au deuxième jour des plaidoiries des parties civiles au procès du crash du Concorde, une "consanguinité" entre les principaux acteurs de l’aviation en France.
L’un des avocats de la fédération, Me Sébastien Busy, a évoqué devant le tribunal correctionnel de Pontoise les liens étroits entre le Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA), la Direction générale de l’aviation civile (DGAC), le constructeur Aéropatiale (aujourd’hui fondu dans EADS) et la compagnie Air France.
Tous sont au procès, soit sur le banc des prévenus comme les anciens cadres de la DGAC et de l’Aérospatiale, Claude Frantzen, Henri Perrier et Jacques Herubel, en tant que partie civile comme Air France, ou en tant que témoins comme l’ex-patron du BEA Paul-Louis Arslanian.
Etant donné cette "consanguinité", "comment s’étonner qu’Air France n’ait pris pour cible que Continental Airlines ?", s’est insurgé Me Busy.
Lundi, les avocats d’Air France avaient imputé à la compagnie américaine l’entière responsabilité de l’accident qui a fait 113 morts le 25 juillet 2000 à Gonesse (Val d’Oise), exonérant les autres prévenus et réclamant à Continental 15 millions d’euros de dommages et intérêts.
La Fenvac demande pour sa part que tous les prévenus (Continental Airlines, deux de ses employés américains, et les trois anciens responsables français de l’aéronautique) ainsi qu’EADS, "civilement responsable" de MM. Perrier et Herubel, soient condamnés à lui verser solidairement 500.000 euros.
"Chaque euro alloué est remis au service des victimes et de la prévention" des accidents, a souligné l’un des avocats de la fédération, Claude Lienhard.
Les plaidoiries des parties civiles doivent se poursuivre jusqu’à mercredi, avant le réquisitoire du parquet durant les deux après-midis de jeudi et vendredi. Le procès, entamé il y a trois mois et demi, s’achève le 28 mai.
PONTOISE le 18/05/2010 (Actualisé le 18/05/2010 à 17h28) - AFP