« Costa Concordia » : la voie est ouverte pour le démantèlement

Le paysage a changé sur le Giglio, le joyau de l’archipel toscan au large de Grosseto, en Italie. Le paysage et surtout l’atmosphère, qui est à l’immense soulagement et à la fierté de voir une opération titanesque inédite réussie à 100%. Certes, vingt mois après le drame du vendredi 13 janvier 2012, l’immense carcasse du « Costa Concordia » est toujours là. Elle a même dévoilé ses lamentables déformations du flanc tribord. Mais, comme prévu, l’épave a été redressée et pourra désormais être remorquée au printemps prochain. Pour le consortium italo-américain Titan Micoperi, chargé de l’opération, et l’armateur Costa Croisières (filiale du groupe américain Carnival), c’est une très grande satisfaction. Et aussi un signal symbolique pour la capacité de rebond du pays.

Démarrée avec trois heures de retard pour cause d’intempéries lundi, l’opération s’est conclue mardi à 4 heures du matin , sous la direction du « Salvage Master » Nick Sloane , héros du jour. « L’opération ne pouvait pas se dérouler dans de meilleurs conditions », s’est félicité le responsable du projet de Costa Crociere, Franco Porcellacchia. « C’est une étape décisive dans l’éloignement du bateau », a assuré le commissaire du gouvernement Franco Gabrielli, même s’il faudra encore attendre le printemps prochain pour son remorquage définitif. « Peu de pays au monde auraient pu réunir un tel ensemble d’électronique et d’acier en si peu de temps pour une opération de cette dimension », a souligné Nick Sloane.

Le risque majeur était que la carcasse du navire, d’une longueur de près de 300 mètres (deux fois et demi le « Titanic »), puisse s’ouvrir en deux sous l’effet de la corrosion et des dégradations de l’épave.

Encore plusieurs mois de travaux

Malgré ce succès crucial, la question du démantèlement du « Costa Concordia » est loin d’être réglée. Les travaux de renflouement sur place vont encore prendre plusieurs mois. Compte tenu des conditions peu propices pendant l’hiver, l’objectif de Costa Croisières est de faire remorquer l’épave au printemps prochain. Mais le choix du port d’accueil fait encore l’objet d’un bras de fer acharné entre Piombino, le site le plus proche près de Livourne, et Palerme, en Sicile.

Officiellement, le coût provisoire des opérations de redressement, y compris la construction de la plate-forme sous-marine artificielle, est estimé à 600 millions d’euros et reste entièrement à la charge de Costa Croisières. Mais l’essentiel de la facture sera couvert par un pool composé d’une trentaine d’assureurs, parmi lesquels Royal and Sun Alliance (RSA), Ascot, Axa... A ce stade, le coût global du naufrage dû à une erreur de pilotage est estimé à plus de 1,1 milliard de dollars, ce qui en fait déjà le naufrage le plus cher de l’histoire maritime.

Pierre de Gasquet, Lesechos.fr - 17 septembre 2013


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