En Côte d’Ivoire, une cérémonie d’hommage aux 19 victimes de Grand-Bassam va avoir lieu ce lundi matin 13 mars et une minute de silence sera respectée à 12h45. C’est heure à laquelle les tirs ont commencé, il y a un an jour pour jour. Le 13 mars 2016, pour la première fois, la Côte d’Ivoire était frappée par un attentat terroriste. Depuis, l’enquête a beaucoup avancé, notamment grâce à la coopération entre les services de renseignements d’Afrique de l’Ouest.
Au total, 38 personnes ont été arrêtées dans le cadre de l’enquête sur l’attentat de Grand-Bassam. La grande majorité d’entre elles ont été interpellées en Côte d’Ivoire, mais des coups de filet ont aussi eu lieu au Burkina Faso, au Mali et au Sénégal. « Nous avons identifié tous ceux qui étaient impliqués, se félicite-t-on au ministère de l’Intérieur ivoirien. Nous avons mis la main sur de très hauts responsables de l’attaque », assure cette source.
L’enquête est allée très vite selon les autorités, une efficacité obtenue grâce à la coopération entre les différents services de renseignements ouest-africains mais aussi français, algériens et marocains. « C’est un espoir pour la lutte anti-terroriste », estime une source sécuritaire.
Des liens ont ainsi été mis à jour entre les assaillants de Grand-Bassam et ceux du Radisson à Bamako et du Capuccino à Ouagadougou. Malgré ces avancées, un an après l’attaque, un homme manque à l’appel. Son visage, capté par les vidéos surveillances de l’aéroport d’Abidjan, avait été diffusé sur tous les médias. Alors présenté comme le suspect numéro un du premier attentat de l’histoire de la Côte d’Ivoire, Kounta Dallah n’a toujours pas été arrêté.
Pour les opérateurs du secteur de l’hôtellerie, cette nouvelle affluence ne se fait cependant pas ressentir dans leurs caisses. Le taux d’occupation des hôtels est toujours en chute libre depuis les attentats.
« C’est vrai que les plages sont très fréquentées. Il y a du monde sur les plages. Mais les hôtels ne sont pas fréquentés. On est toujours à un taux d’occupation entre 20 et 25% dû au fait que, quand on dit "on va dormir à l’Etoile du Sud", les gens sont réticents. Donc c’est un souci pour nous aujourd’hui. On compte sur l’Etat pour essayer de remédier à ça. On leur avait demandé à l’époque déjà dans un premier temps, de nous organiser tous les séminaires de l’Etat sur Bassam pour redonner confiance aux Ivoiriens. Parce que les séminaires sont des groupes qui viennent un peu partout, et au moins s’ils viennent, ils voient que la situation est stable. C’est sûr qu’en en parlant, les gens vont venir. Mais ça a été fait lentement. C’est difficile pour nous de travailler ici aujourd’hui. L’Etat nous harcèle par rapport aux impôts. Or on sort d’une situation difficile, on a beaucoup de charges. On pense que l’Etat doit baisser un peu les bras par rapport à cette activité », estime Jacques Ablé, président du conseil d’administration de l’hôtel l’Etoile du Sud, une des cibles des terroristes.
Source : rfi.fr
Date : 13 mars 2017