Les juges chargés de l’enquête sur la catastrophe aérienne de Charm el-Cheikh (Egypte) ont annoncé mercredi aux proches des victimes, au tribunal de Bobigny, qu’ils allaient ordonner la contre-expertise qu’ils sollicitaient.
Les proches des victimes ont exprimé leur « satisfaction », à la sortie d’une réunion d’information à huis clos organisée par les juges Marc Sommerer et Olivier Christen, qui ont succédé au juge André Dando fin 2007.
Plus de quatre ans et demi après le drame, qui a fait 148 morts, dont 135 (bien 135) touristes français, les familles affirment n’avoir « toujours pas de réponse au pourquoi » du drame, mais sont prêtes à attendre encore « la vérité ».« On repart pour 18 mois, mais c’est pas grave, on a besoin de connaître la vérité », a commenté l’un des proches, Laurent Jouault.
Une centaine de proches, représentant une grande part des 600 parties civiles au dossier, y participaient, ainsi qu’une quinzaine d’avocats. Selon un rapport d’expert versé en janvier, mais dont les familles contestent la qualité et les conclusions, le crash est dû à une défaillance du pilote qui aurait été victime d’un phénomène de « désorientation spatiale ».
« Il y avait beaucoup d’incohérences dans ce rapport, on est très satisfaits qu’il y ait une contre-expertise », a déclaré Daniel Vialet, membre de l’Association de défense des familles de victimes, en espérant que les nouveaux experts obtiennent une copie de l’enregistreur de sons (deuxième boîte noire) de l’appareil, et pas seulement des retranscriptions.
Le procureur de la République François Molins a confirmé lors d’un point de presse que « les juges ont fait droit à la demande de contre-expertise des parties civiles », car ils ont notamment estimé « que les hypothèses de défaillances mécaniques ou électriques alléguées par les familles méritaient d’être approfondies ».
Le Parisien, AFP, mercredi 09 juillet 2008