CRASH DU RIO-PARIS : EN TOURAINE, LES PROCHES DES VICTIMES ATTENDENT BEAUCOUP DU PROCÈS

À l’issue d’un combat judiciaire long de treize ans, le procès du crash du Rio-Paris aura finalement lieu à l’automne prochain. Un soulagement pour les proches des victimes tourangelles.

Depuis treize ans, Marilène Lafarge et sa sœur Claire Durousseau font partie de l’association des victimes du crash du vol AF447. La première est la mère, la seconde la tante d’Élise Chabanne, une jeune professeure de sciences qui avait 26 ans lors du drame. Elle venait d’achever cinq années d’études au lycée Grandmont à Tours et avait été hébergée tout ce temps chez sa tante qui vit toujours aux Rives-du-Cher.

"C’était la première fois qu’ils prenaient l’avion"

"C’était la première fois que ma nièce et son compagnon Sébastien David prenaient l’avion", explique Claire Durousseau. "Ma sœur était un peu inquiète et Elise lui avait promis de l’appeler dès qu’elle serait sur le tarmac au retour de Rio." La Tourangelle soupire : "La suite, on la connaît…"

Ce coup de fil, Marilène Lafarge ne l’a jamais reçu. C’est par la télévision qu’elle a appris que l’avion d’Air France était porté disparu. Et ce n’est que le soir qu’elle a eu la confirmation que sa fille et son gendre faisaient partie des victimes du crash. "Le corps de ma nièce n’a été retrouvé qu’un mois après", se souvient Claire Durousseau.

Un procès à l’automne

Le traumatisme ne s’est pas effacé. Pas plus que pour la famille de Vincent Poitrenaud et Hélène Leybros, un couple originaire d’Azay-le-Rideau. "Notre peine sera toujours là", confie la mère du jeune homme. La famille de Vincent Poitrenaud s’est portée partie civile et fait partie de l’association de défense des victimes qui s’est constituée au lendemain du crash pour regrouper les familles des 72 Français (sur 228 victimes) qui ont trouvé la mort dans la catastrophe aérienne.

Vendredi 11 février 2022, l’annonce de la tenue d’un procès à l’automne (du 10 octobre au 8 décembre) a donc été faite. La famille du jeune commercial n’envisage toutefois pas pour l’instant d’assister aux audiences. "C’est bien qu’un procès ait lieu, indique la mère de Vincent Poitrenaud. Mais treize ans après, c’est un peu tard. Et puis, à chaque fois, ça ravive notre souffrance."

Marilène Lafarge et Claire Durousseau, elles, seront présentes au palais de justice de Paris le jour de l’ouverture du procès. Les deux femmes ont bien cru que jamais Airbus et Air France n’auraient à répondre de ce drame devant la justice.

"En septembre 2019", explique Marilène Lafarge, "j’ai entendu aux informations qu’un non-lieu avait été prononcé dans le dossier du crash du Rio-Paris. J’étais dans une colère monstre. Je me suis dit qu’il n’y avait pas de justice sur terre. Cela a été un coup supplémentaire, terrible. J’avais l’impression qu’Elise et Sébastien étaient partis pour rien. "

"On ne veut plus que ça recommence"

L’association à laquelle appartiennent la mère et la tante d’Élise Chabanne n’a pas baissé les bras. Elle a fait appel de cette décision de non-lieu. Finalement, Airbus et Air France auront bien à répondre devant le tribunal correctionnel de Paris. "Nous irons jusqu’au bout", précise Marilène Lafarge. "Ce sera dur, difficile à supporter pour nous, ce procès. Mais nous ne lâcherons pas, c’est un hommage aux personnes qui ont péri dans ce crash. Ce serait trop facile de tout mettre sur le dos des pilotes ou de l’équipage de l’avion. Il y a forcément eu une défaillance."

Dans son appartement des Rives-du-Cher, Claire Durousseau partage cette détermination vis-à-vis du procès de l’automne prochain : "On attend ça avec impatience, après treize ans de malheur, ça ne leur redonnera pas la vie, bien sûr, mais on ne veut plus que ça recommence."

Et pour cela, les proches des victimes espèrent que le procès permettra enfin de faire toute la lumière sur le drame du 1er juin 2009.

Crédit photos : Source : Lanouvellerepublique.fr Auteur : Carole Devos Date : 12/02/2022

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