Crash du Rio-Paris : le rapport final du BEA déjà dévoilé au Brésil ?

Attendu le 5 juillet en France, le rapport final d’enquête du BEA sur le crash du vol Rio-Paris d’Air France a déjà été dévoilé dans un média brésilien. L’enquête aboutirait essentiellement à la mise en cause d’un des pilotes.

Le Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA), organisme d’Etat français chargé des investigations en matière de sécurité aérienne, l’annonçait mercredi : son rapport final d’enquête sur les causes de la catastrophe du vol Rio-Paris devait "être rendu public le jeudi 5 juillet".
Toutefois, ce rapport semble avoir déjà fuité au Brésil puisque G1, le site d’information du groupe médiatique brésilien Globo, a dévoilé samedi quelques éléments de l’enquête. Des éléments qui tendent à accréditer la thèse d’une erreur de pilotage puisque l’un des pilotes, aux commandes lors du dramatique accident qui a fait 228 morts le 1er juin 2009 en plein océan Atlantique, serait clairement identifié ar le rapport comme celui qui a précipité la chute de l’appareil.

A noter que ce document, toujours pas accessible en France, a déjà été envoyé pour avis aux bureaux d’enquêtes du Brésil, des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de l’Allemagne, qui sont associés aux investigations, explique G1 dont l’article est repris sur le magazine en ligne Slate.fr. Les fuites qui ont permis à G1 de dévoiler une partie des conclusions de l’enquête proviendraient donc de l’équivalent brésilien du BEA.

"Mauvaise procédure"

Quoiqu’il en soit, selon ces éléments, le BEA pointerait l’action erronée du copilote aux commandes dans les minutes qui ont précédé le drame. Une action qui serait la cause essentielle de l’accident, explique G1. En clair, ce copilote aurait entrepris une "mauvaise procédure ", en l’occurrence une action à cabrer (faire remonter le nez de l’appareil afin d’en réduire la vitesse, ndlr) alors que le pilote automatique de l’Airbus A330 d’Air France venait de se désenclencher en raison du gel des sondes Pitot, censées mesurer la vitesse de l’appareil. Cette action aurait eu pour conséquence de réduire la vitesse de l’avion et de le faire décrocher , puisqu’il n’était alors plus soutenu par l’air, l’entraînant dans une chute vertigineuse vers l’océan.

Cette erreur de pilotage avait déjà été pointée dans le rapport d’étape du BEA publié en juillet 2011. Celui-ci précisait alors qu’"en moins d’une minute après le désengagement du pilote automatique, l’avion est sorti de son domaine de vol à la suite d’actions de pilotage manuel majoritairement à cabrer". La nouveauté de ce rapport final résiderait donc dans la désignation précise d’un responsable, lun des copilotes présents à bord. Et en marge, la désorganisation qui régnait dans le cockpit au moment de l’accident, alors que le commandant de bord s’était absenté.

Conception de l’appareil

Selon les éléments publiés par le média brésilien, le rapport final du BEA pointerait également une série de facteurs qui auraient initié l’accident, comme le passage de l’avion dans une cellule orageuse avant la déconnexion du pilote automatique, le manque de formation de l’équipage au pilotage en situation dégradée ou encore l’impact qu’ont pu avoir les informations disponibles dans le cockpit et le positionnement des instruments de vol sur l’attitude des deux copilotes et leur coordination. Pour autant, ces éléments qui mettraient implicitement en cause l’absence d’informations précises fournies par les instruments de vol de l’Airbus ne semblent pas retenues par le BEA pour souligner un éventuel problème lié à la conception de l’appareil...

Outre la publication le 5 juillet de la totalité du rapport d’enquête, il reste désormais à attendre les conclusions de l’enquête judiciaire. Selon l’AFP, la juge qui enquête sur le crash de l’Airbus a convoqué les familles des victimes le 10 juillet pour leur communiquer officiellement le rapport final d’expertises judiciaire.

Laurent Deschamps, TF1 - 3 juin 2012


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