Crash Rio-Paris : le Bureau des Analyses et Enquêtes visé par une plainte pour obstacle à la vérité

La famille de l’une des victimes du crash du vol Rio-Paris, qui avait fait 228 morts en juin 2009, a déposé une plainte contre X, accusant le Bureau des Analyses et Enquêtes (BEA) d’avoir "fait obstacle à la manifestation de la vérité", a annoncé mercredi son avocat à l’AFP.

Dès le lendemain de l’accident, le BEA, un organisme placé sous la tutelle du secrétariat d’Etat aux Transports, a été chargé de l’enquête et de la recherche de l’épave de l’Airbus A330 qui a finalement été retrouvée lors de la 4ème phase des recherches, le 3 avril 2011.

"L’épave a été retrouvée dans la zone initialement exploitée par le BEA (...) Il apparaît donc que la zone où l’épave a été découverte avait été explorée en juin 2009", selon l’avocat de la famille, Me Yassine Bouzrou.

"En explorant immédiatement après le crash la zone où a été retrouvée l’épave, le BEA était nécessairement en mesure d’identifier l’avion, ce qu’il n’a pas fait pour des raisons inexpliquées à ce jour", estime l’avocat dans la plainte.

"Le BEA indique qu’une enquête est en cours pour connaître les raisons de ce dysfonctionnement. Or il semble inconcevable qu’un organisme puisse enquêter sur ses propres dysfonctionnements", écrit l’avocat de la famille qui estime que ces dysfonctionnements sont "d’une particulière gravité".

Me Bouzrou craint qu’en raison du "délai écoulé depuis le crash" les boîtes noires, si elles sont retrouvées, ne puissent plus désormais être exploitées.

Pour la famille, "il est permis de penser que des individus ont volontairement recelé des éléments de nature à faciliter la découverte d’une infraction, la recherche de preuves ou la condamnation des coupables".

La 4ème phase de recherches avait été lancée fin mars pour retrouver l’épave disparue après trois campagnes infructueuses (10 juin-10 juillet 2009, 27 juillet-17 août 2009 et 29 mars-mai 2010) qui ont déjà coûté 21,6 millions d’euros. Le repêchage des débris de l’avion d’Air France a débuté mardi.

Sur le plan judiciaire, Airbus et Air France ont été récemment mis en examen pour homicides involontaires.

LePoint.fr - AFP publié le 27 avril 2011.


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