Levothyrox : les victimes de la Nièvre et du Cher attendent des résultats d’expertise

Dans le dossier judiciaire qui oppose l’Association des malades de la thyroïde de la Nièvre, défendant des victimes nivernaises et du Cher de l’ancienne formule du Levothyrox, au laboratoire Merck et à l’ANSM, l’expertise de chimistes et pharmacologues a été ordonnée.

En mars 2019, l’Association des malades de la thyroïde de la Nièvre, défendant une quarantaine de victimes nivernaises et berrichonnes de l’ancienne formule du Levothyrox, se liait à Me Jean-Denis Flori, avocat au barreau de Nice, pour les défendre face au laboratoire Merck et l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).

L’instruction se poursuit au tribunal de grande instance de Marseille. En avril 2019, l’avocat spécialisé en droit pénal sur les failles des dossiers judiciaires demandait au juge d’instruction d’auditionner les chercheurs, auteurs d’une étude montrant qu’ancienne et nouvelle formules du Levothyrox n’étaient pas équivalentes.

On vient d’apprendre que la vice-présidente chargée de l’instruction, a ordonné, en septembre 2019, l’expertise de pharmacologues et chimistes, notamment à l’Agence du médicament suisse. Une trentaine de questions leur sont posées. Avec en ligne directrice : "Comprendre pourquoi Merck a choisi de remplacer l’excipient qui était du lactose par le mannitol", explique Sylvain Migeon, président de l’Association des malades de la thyroïde de la Nièvre. Selon le porte-parole des victimes nivernaises, le mannitol serait à l’origine des nombreux effets indésirables dont ils auraient été victimes (diabète déstabilisé, cardiopathies, problèmes psychiatriques, insomnies...). "Nous espérons avoir les conclusions de l’expertise cet été."

Sylvain Migeon le sait, le combat judiciaire qui vient juste de s’ouvrir sera long. "Entre six et dix ans", lance-t-il. Il sera surtout le théâtre d’expertises et contre-expertises. D’expert mais surtout de victimes.

Publié par Fanny Delaire, pour le Journal du Centre, le 1er février 2020.
(Photo d’illustration. © Elise BAIERA)

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