Stéphane Maggi, Thionvillois de 32 ans, est mort en juin 2012 dans un accident en République dominicaine. Pour sa femme, grièvement blessée, et sa famille, le deuil n’a pas de fin. La faute à des procédures judiciaires à l’arrêt.
C’était le 7 juin 2012. Ce jour devait marquer le début d’un voyage de rêve en République dominicaine ; c’est le point de départ d’un cauchemar qui dure depuis six ans. Le bilan de l’accident du car percuté par un train sur un passage à niveau : vingt-cinq touristes blessés, dont des Nancéiens, trois morts. Le Thionvillois Stéphane Maggi, 32 ans, fait partie des victimes. Sa femme, Priscilla, s’en est sortie au prix de beaucoup de souffrances et d’une importante opération. L’histoire de cette catastrophe s’est perdue dans les limbes judiciaires.
La date anniversaire est un rappel à la réalité pour les familles de victimes embourbées dans « quelque chose qu’on ne devrait pas avoir à supporter, confie Priscilla. Je me bats au quotidien. Contre les administrations, les assurances, la justice. Je fais des expertises chez les médecins, les psys. Depuis six ans, je ne fais que ça… » Sa mère ajoute : « On n’en voit pas le bout. C’est inhumain. Tout nous ramène à ce jour effroyable où tant d’existences ont basculé… »Après l’accident, le voyagiste Tui promettait une aide totale aux malheureux. « Des paroles… Ils ne font rien pour nous. Pire, ils font tout pour ralentir les procédures engagées. Ils reprochent même aux passagers de ne pas avoir mis leur ceinture, ce qui n’est pas obligatoire dans ce pays. Comme si les touristes étaient responsables de l’accident. Ce n’est pas correct », critique le père de Priscilla. En République dominicaine, le chauffeur du car, qui a forcé le passage alors que les signaux d’alerte étaient allumés, refuse de se rendre devant la justice. « Il a été convoqué seize fois pour être jugé. Il n’est jamais venu. »
Un dépôt de gerbe hier
« Heureusement, nous avons l’aide d’associations comme la Fédération nationale des victimes d’attentats et d’accidents collectifs et le Collectif des victimes de l’accident du car Tui à Higuey. C’est un soutien moral et administratif précieux. » Qui s’est prolongé hier par un hommage aux disparus et aux blessés de l’accident. Les familles se sont retrouvées devant la mairie de Levallois-Perret avant de marcher jusqu’au siège de Tui France. « Une gerbe a été déposée, avant une prise de parole. » Une façon, pour elles, de ne pas être oubliées.
Ils reprochent même aux passagers de ne pas avoir mis leur ceinture, ce qui n’est pas obligatoire dans ce pays.
Source : Le Républicain Lorrain
Auteur : Kevin GRETHEN
Date : 08/06/18