Leur dix mois d’otages en Syrie, leurs premières pensées au moment de leur libération... Didier François et Edouard Elias se sont confiés sur leur détention lors d’une interview pour le 20H de TF1.
Même s’ils ne mettent pas de mots sur tout, Didier François et Edouard Elias racontent leur détention en Syrie et leur libération. Les ex-otages étaient lundi sur le plateau du 20H de TF1, au lendemain de leur retour en France. Cette libération, ils en doutaient jusqu’au dernier moment. "Ce n’était pas la première fois qu’on nous disait qu’on allait être libérés", explique Didier François. Mais cette fois-ci était pourtant la bonne. "On était sur un endroit qui semblait (...) plus proche de la frontière (turque), nous n’étions pas dans une cave et on avait ce sentiment là que c’était possible", se souvient le journaliste. Une fois libéré, les premières pensées d’Edouard Elias sont allées à sa famille, ses grands-parents pour qui il était "inquiet". "La véritable libération pour moi, c’est lorsque je les ai revus", confie-t-il. Et le premier acte d’homme libre ? "Serrer dans nos bras un capitaine de l’armée turque", ironise Didier François.
Les deux journalistes ont également évoqué leur quotidien d’otage. L’obscurité pendant "neuf mois et trois semaines" sur les dix mois qu’ils ont passés dans les caves de leurs ravisseurs. Les activités imaginées pour structurer leurs journées. "Un peu de course à pied sur place, en imaginant (...) la ville de Saint-Mandrier que j’aime bien", "un petit de pompes, un petit peu d’abdos", détaille Didier François. "Puis faire travailler notre intellect, Edouard a essayé de m’apprendre la photographie".
Les ex-otages racontent aussi les simulacres d’exécution qu’on leur imposait, revolver sur la tempe. "On a très vite senti qu’on était dans la pression et pas dans le réel", se rappelle Didier François. "On s’imagine que si quelque chose devait arriver, il y aurait une préparation, voire une vidéo", explique Edouard Elias. Mais au-delà de ces confidences, tout ne peut pas être dit. "C’est assez dur de l’aborder avec nos proches", admet Edouard Elias. Si les ex-otages ont avoué avoir subi des mauvais traitements, ils n’en raconteront pas plus.
Fréquemment, les ravisseurs fournissaient des preuves de vie des otages pour "garder le contact avec les négociateurs". Une vidéo, une photo et parfois une question envoyée par la famille dont eux seuls connaissaient la réponse, prouvant ainsi qu’ils étaient encore en vie. La première question posée à Didier François : le nom de son chat. Edouard Elias, lui, a du livrer le surnom qu’il donne à sa grand-mère.
Les ex-otages se sont également exprimés sur la situation en Syrie. "Je crains que cette guerre ne dure", a avancé Didier François. Sont-ils prêts à y retourner ? "Les journaliste ne doivent s’interdire aucune zone, au contraire, c’est notre métier de le faire."
TF1 - 21 avril 2014