Disparition du vol MH370 : l’enquête continue

Un déplacement des enquêteurs français aux Etats-Unis est au cœur des espoirs pour les familles de victimes.

Les enquêteurs chargés du dossier de la disparition du vol MH370 de la Malaysia Airlines espèrent se rendre prochainement aux Etats-Unis, où des investigations cruciales doivent être réalisées, a annoncé jeudi 18 octobre Ghyslain Wattrelos qui a perdu quatre proches dans la catastrophe – dont son épouse et deux de ses enfants.

Le 8 mars 2014, 239 personnes ont disparu après avoir décollé de Kuala Lumpur à bord d’un Boeing en direction de Pékin. Si certains débris semblant lui appartenir ont été récupérés dans l’océan Indien, aucune trace des passagers n’a jamais été retrouvée.

Jeudi, il a été reçu avec son avocate, Marie Dosé, par la juge d’instruction chargée de l’information judiciaire ouverte en France, pour faire le point sur les investigations et les pistes à explorer par les enquêteurs.

Piratage ?

Parmi les priorités qui mobilisent les enquêteurs, un déplacement aux Etats-Unis est « de nouveau à l’ordre du jour », après un voyage avorté en septembre pourtant prévu dans le cadre d’une commission rogatoire internationale lancée en octobre 2017, ont-ils annoncé lors d’une conférence de presse jeudi.

Selon Me Dosé, ce déplacement avait dû être annulé, les autorités américaines ayant opposé des « clauses de confidentialité », puis le « secret industriel » du constructeur Boeing. « On est un peu en colère et maintenant on a envie de dire stop, il serait temps que les Etats-Unis coopèrent vraiment sur ce dossier », a réagi M. Wattrelos. « Il est nécessaire d’aller là-bas car il y a trois entités qui détiennent des informations importantes pour savoir ce qu’il s’est passé sur ce vol », a-t-il poursuivi. A commencer par Boeing et le FBI, même si les enquêteurs semblent avoir obtenu des assurances de l’agence de renseignement états-unienne qu’ils pourraient être reçus, selon lui.

Mais l’attention est également désormais tournée vers une troisième entité, une société mise au jour par les enquêteurs. L’enjeu, selon Ghyslain Wattrelos, est de savoir si elle commercialise un logiciel capable de reprogrammer, voire de pirater le Satcom, cette antenne qui communique au satellite Inmarsat le signal de l’avion.

« La piste essentielle, ce sont les données Inmarsat. Soit elles sont fausses, soit elles ont été piratées », dit-il. Or ces données satellitaires sont essentielles pour mieux comprendre la trajectoire de l’avion.

Profils troublants dans l’avion

La remise du rapport de l’enquête malaisienne en juillet avait douché les espoirs de Ghyslain Wattrelos, mais depuis les enquêteurs français ont laissé entrevoir de nouvelles hypothèses à explorer.

Ils ont notamment découvert des « incohérences » dans le rapport officiel de l’enquête malaisienne et la présence de passagers « curieux », sur lesquels « il fallait continuer d’enquêter ». Parmi eux figure un voyageur malaisien au profil troublant : il se trouvait être assis sous le boîtier Satcom et s’avère être un expert en aéronautique, selon M. Wattrelos et son avocate. « Pour aller plus loin, les enquêteurs ont besoin de la coopération des Etats-Unis, de l’Angleterre (pour le satellite Inmarsat) et après ils auront besoin de retourner en Malaisie », a poursuivi M. Wattrelos.

Dans les investigations qui restent à mener, « il faudra ouvrir les bonnes portes et fermer les autres », a ajouté Me Dosé, assurant que « les magistrats n’ont pas envie de s’en tenir aux obstacles qui se présenteront devant eux ».

Source : Le Monde
Auteur : la Rédaction
date : 19/10:2018

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