DROIT DES VICTIMES DU TERRORISME I LES ASSOCIATIONS DE VICTIMES DONT LA FENVAC INTERPELLENT LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE

A l’heure où le procès des attentats du 13 novembre permet de prendre la mesure des répercussions en cascade du terrorisme sur l’environnement familial, les associations de victimes dont la FENVAC ont interpellé par une lettre ouverte le Chef de l’Etat sur le sort des proches des victimes survivantes.

En effet, le Fonds d’indemnisation des victimes d’actes de terrorisme (FGTI), acteur central de la réparation et donc de la reconstruction des victimes, intervenant au nom de la solidarité nationale, refuse de reconnaitre les préjudices des proches des victimes ayant survécu à un attentat. Cette pratique existe depuis de nombreuses années, mais elle a récemment été entérinée par la justice. Les juges, en suivant l’argumentation du FGTI, considèrent que les proches d’une victime d’un attentat dans lequel elle aurait été otage par exemple, ne subissent aucune préjudice en lien avec l’acte terroriste. Ils ne peuvent donc prétendre à aucune indemnisation et par conséquent à aucune reconnaissance de leurs propres troubles.

Or, nous, associations de victimes savons que les proches de victimes d’attentats sont impactées par l’acte terroriste et voient leur propre vie profondément bouleversée, du jour au lendemain. Cet état de fait a été découvert par beaucoup à l’occasion du procès des attentats du 13 novembre 2015, et plus particulièrement lors des auditions des parties civiles durant lesquelles plus de 300 victimes et proches de victimes se sont succès à la barre pour témoigner.

Savoir que son proche est présent sur un lieu d’attentat sans connaitre son sort est constitutif d’un véritable traumatisme pour l’environnement familial. Par ailleurs, celui-ci sera fortement impacté par les répercussions physiques ou psychiques subies par la victime directe avec laquelle ils devront réapprendre à vivre en raison des changements dans son état : dépression, agressivité, éloignement, culpabilité, etc.

Lorsque le terrorisme fait irruption, il brise les personnes ciblées en première ligne mais l’onde de choc retentit jusqu’aux proches. Nous parlons de « victimes par ricochet ». Si celles-ci n’étaient pas présentes sur les lieux du crime, elles seront contraints de vivre eux aussi avec l’impact du terrorisme. Aussi, leur reconnaissance en tant que victime indirecte s’impose, au nom du principe de la réparation intégrale.

Nous espérons que la mobilisation associative fera entendre la voix de toutes celles et ceux qui aujourd’hui n’existent pas en tant que victimes, et qui, pourtant, doivent faire face au quotidien à ce que le terrorisme a détruit en elles et autour d’elles. Il en va d’une question d’égalité, d’humanité et de solidarité.

Les conséquences du terrorisme sur l’entourage familial n’apparaissent pas qu’avec la mort de la victime. Nous, associations de victimes, estimons que ces décisions de justice, ne sont pas basées sur des arguments juridiques recevables, et nient une vérité indubitable qu’est celle de la réelle souffrance des proches de survivants.

En complément de cette démarche collective, la FENVAC continuera de plaider pour une égalité de traitement pour toutes les victimes dans le cadre des discussions en cours avec le FGTI en vue de l’amélioration de la pratique de cet organisme chargé d’une mission de service public.

Retrouvez ci-après la lettre ouverte au Président de la République relative à l’exclusion de toute indemnisation des proches des victimes survivant aux attentats, cosignée par l’ANADAVI, l’AfVT, Promenade des Anges, 13onze15, et la FENVAC :

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