Explosion au gaz à Empalot : les victimes pointées du doigt

Des experts ont été entendus, hier, par le tribunal correctionnel de Haute-Garonne dans le procès de la double explosion mortelle survenue le 29 novembre 2002 dans le quartier d’Empalot à Toulouse.

Le président Roussel a cherché à comprendre les mécanismes techniques et humains qui ont conduit à la tragédie. La question de l’odeur du gaz, qui aurait dû alerter les riverains, a été posée. « Chose étonnante, personne n’a rien senti, a souligné le président s’adressant à Michel Descazaux, directeur de la sécurité à GDF. On ne comprend pas. » Et le témoin d’insinuer le doute : « Avant l’explosion, on peut sentir et ne pas se rendre compte ou ne pas appeler. Normalement l’odeur de gaz est connue depuis l’enfance. Je n’ai pas d’explication claire sauf s’ils ont senti et pas appelé ». Selon lui donc, les victimes auraient pu négliger de signaler l’odeur.

De quoi provoquer l’ire de Me Pujol-Bainier, avocate de la Fenvac (fédération nationale des victimes d’accidents collectifs) : « Je suis choquée. C’est déplacé de faire porter le poids sur les victimes ». La canalisation en fonte grise est restée au cœur des préoccupations. Le président s’est attaché à déterminer les raisons pour lesquelles leur rythme de suppression a été ralenti de sorte qu’en 2002 la rue des Canaris n’avait pas encore été traitée. Changement de politique, privatisation, priorisation, diverses pistes ont été évoquées. « Si nous avions eu conscience que le sous-sol de la rue des Canaris était du remblai, nous aurions changé cette canalisation », regrette un directeur à la retraite.

Le 15 septembre 2010, Claire Lagadic, La Dépèche du Midi


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