Filière djihadiste de Strasbourg : neuf ans de prison pour le frère d’un kamikaze du Bataclan

Sept Alsaciens poursuivis pour être allés en Syrie entre décembre 2013 et avril 2014 ont été condamnés, mercredi 6 juillet, à des peines allant de six à neuf ans de prison, assorties d’une période de sûreté des deux tiers.

La peine la plus lourde a été prononcée contre Karim Mohamed-Aggad, dont le frère Foued, qui était du voyage en Syrie, a été identifié comme l’un des kamikazes du Bataclan lors des attentats du 13 novembre à Paris. Le tribunal correctionnel de Paris a également ordonné leur inscription au fichier des auteurs d’infractions terroristes.

« Nous pensons faire appel », a réagi l’avocate de Karim Mohamed-Aggad, Me Françoise Cotta. A ses yeux, c’est « un tribunal aux ordres qui a rendu une décision de peur dans une France qui a peur ».

« Vernis religieux »

Lors du procès de la filière djihadiste de Strasbourg, qui s’est tenu durant dix jours de la fin de mai au début de juin, les prévenus, âgés de 24 à 27 ans, certains portant une barbe fournie et affichant un sourire parfois goguenard, d’autres aux joues rasées et faisant une mine sombre, se sont efforcés avec leurs avocats de dissiper l’ombre des tueries du 13 novembre.

Ils étaient répartis en deux box, l’un rassemblant quatre prévenus barbus, les plus sévèrement visés dans les réquisitions ; l’autre, trois hommes glabres. Tous ont dit être rentrés en France, après deux à trois mois sur place, pour ne pas prendre part aux combats entre groupes rebelles.

Ils ont essayé de convaincre le tribunal que s’ils étaient bien partis pour « combattre » le régime syrien et rejoindre leur recruteur Mourad Fares, ils n’avaient pas voulu spécifiquement rallier le groupe djihadiste Etat islamique.

Restés en Syrie entre deux et trois mois, ils ont dit avoir fui en constatant les déchirements entre groupes rebelles. L’un d’eux a dit que leur expédition n’avait qu’un « vernis religieux ».

Source : lemonde.fr
Date : 06/07/2016

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