Fusillade à Tel-Aviv : la piste du terrorisme islamiste

Un homme a tué deux personnes et semé la terreur dans le centre de Tel-Aviv, en Israël, en ouvrant le feu sur des clients attablés à des terrasses.

Deux morts et sept blessés dont plusieurs en état critique. Tel est le bilan provisoire de l’attentat perpétré vendredi, peu avant le début du shabbat, le long de l’avenue Meïr Dizengoff, le cœur de Tel-Aviv. Selon les témoins, un jeune homme âgé d’une vingtaine d’années a mitraillé la terrasse de plusieurs établissements bondés avant de prendre la fuite à pieds. Des passants l’ont poursuivi sans parvenir à le capturer.

« Il souriait en tirant avec son arme automatique à canon court, raconte Shir Even, 30 ans, une consommatrice présente sur les lieux. Il montrait le plus grand sang-froid. » De fait, quelques secondes avant de sortir son arme, le tueur a été filmé dans une épicerie en train d’acheter des pistaches. Il a ensuite changé d’avis, les a remises en place puis a sorti sa mitraillette avec le plus grand calme.

D’importantes forces de police, des unités spéciales antiterroristes ainsi que des enquêteurs du Shabak (la Sûreté générale israélienne) se sont immédiatement déployées dans les environs pour lancer une chasse à l’homme de plusieurs heures. Sans succès au moment où ses lignes sont écrites.

Appels au jihad

Dans un premier temps, les services israéliens ont hésité à qualifier la tuerie d’« attentat terroriste ». Ils exploraient également la piste d’un règlement de comptes mafieux et celle d’une attaque antigays puisque l’un des bars visé sert habituellement de lieu de rendez-vous pour cette communauté. Mais au fil du temps s’est développée l’idée que l’attaque a sans doute été lancée par une personne résidant à Tel-Aviv et connaissant bien la ville mais influencée par les appels au jihad du groupe Etat islamique. En raison de la méthode employée (le tir dans la foule) et parce qu’un exemplaire du Coran a été découvert dans un sac à dos abandonné par le tueur.

Souvenez-vous qu’il y a moins d’une semaine, Abou Bakr el Baghdadi, le "calife" autoproclamé de cette organisation terroriste, a promis que la Palestine "deviendra un cimetière pour les juifs". Or, il existe au sein de la communauté arabe d’Israël ainsi que des dizaines de milliers de Palestiniens résidant clandestinement chez nous quelques noyaux sensibles à ces théories. Il suffit que l’un ou l’autre sympathisant de la cause ait décidé de passer à l’action pour que cela fasse des morts », affirme Yaron Blum, un ancien officier du Shabak. Qui poursuit : « Cette thèse est la seule plausible car la mafia israélienne n’opère pas de cette manière. Certes, elle procède également à des "liquidations" en pleine rue mais pas en tirant au hasard dans la foule. »

La police n’ayant pas appelé les habitants de Tel-Aviv à rester chez eux malgré le danger représenté par un terroriste armé circulant dans la ville, les habitants ont continué à vaquer à leurs occupations durant la soirée de vendredi. Certes, les radio et télévisions ont interrompu leurs programmes habituels pour suivre les événements comme ce fut le cas en France lors des attaques de Charlie Hebdo et de l’Hypercacher mais aucune des « after » organisées à l’occasion de la nouvelle année n’a été annulée.

Crédit photos : Source : liberation.fr Auteur : Nissim Behar Date : 01/01/2016

Nous soutenir

C’est grâce à votre soutien que nous pouvons vous accompagner dans l’ensemble de vos démarches, faire évoluer la prise en charge des victimes par une mobilisation collective, et poursuivre nos actions de défense des droits des victimes de catastrophes et d’attentats.

Soutenir la FENVAC

Ils financent notre action au service des victimes