HAUTE-SAVOIE : TOUT SAVOIR SUR L’AVALANCHE QUI A FAIT SIX MORTS ALORS QUE « LES CONDITIONS ETAIENT BONNES »

Dimanche en fin de matinée, une avalanche est survenue dans un massif du Mont-Blanc, emportant avec elle deux guides et quatre clients. Le risque d’avalanche était de « deux sur cinq »

Dimanche, en fin de matinée, une avalanche est survenue sur le glacier d’Armancette, en Haute-Savoie.

Trois groupes de randonneurs ont été surpris par cette coulée « monstrueuse ». Six personnes ont été retrouvées mortes, une personne blessée et huit autres personnes s’en sont sorties indemnes.

Comment expliquer ce drame alors que « les conditions étaient bonnes » pour aller randonner ? 20 Minutes fait le point.

C’est l’une des avalanches les « plus meurtrières » de ces dernières années. Près de vingt-quatre heures après le début des interventions, le PGHM de Chamonix vient d’annoncer le bilan. « La sixième personne qui était portée disparue a été retrouvée sans vie », indique-t-on à 20 Minutes.

Dimanche, en fin de matinée, une coulée impressionnante de neige est survenue sur le glacier d’Armancette, sur les hauteurs de Contamines-Montjoie, dans le massif du Mont-Blanc, emportant avec elle deux guides et quatre clients. Un drame « particulièrement frappant » qui s’est déroulé alors que « les conditions étaient plutôt stables », a commenté Dorian Labaeye, président du Syndicat national des guides de montagne, sur France Info. On fait le point.

Que s’est-il passé ?

Dimanche, à « 11h27 », une avalanche sur le glacier d’Armancette a surpris des personnes en train de randonner. « Les gendarmes ont commencé les recherches dès 11h30. « Ils viennent de retrouver la dernière personne disparue, sans vie », a indiqué à 20 Minutes, le peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) de Chamonix. Au total, six personnes ont perdu la vie, une est légèrement blessée et huit s’en sont sorties indemnes. Ce bilan fait de l’avalanche l’une des plus meurtrières de ces dernières années.

Parmi les six personnes décédées, deux étaient guides de la compagnie de Saint-Gervais a indiqué le Syndicat national des guides de montage par communiqué. L’un était né en 1974, l’autre en 1984, a indiqué le parquet de Bonneville. Avec eux, ce sont quatre clients qui ont été emportés par l’avalanche. Un couple de quadragénaires lyonnais, une jeune femme originaire du Beaufortain et un jeune Lillois, tous deux âgés d’une vingtaine d’années.

Quelles étaient les conditions ?

L’avalanche a surpris « une quinzaine de personnes qui évoluaient sur le secteur » et qui étaient « réparties en trois groupes », chacun « encadré par un ou deux guides de haute montagne », a ajouté le parquet. Ils effectuaient la traversée des dômes du Miage, selon Le Dauphiné Libéré, une « classique » du ski de randonnée dans la région.

« Les conditions étaient bonnes », a affirmé dimanche, François Barbier, le maire des Contamines-Montjoie. Avant d’ajouter : « Le glacier est relativement prisé à cette époque par des randonneurs confirmés, qui grimpent à pied à son sommet, à 3.600 m, avant de le descendre en ski de randonnée, à 1.100 m, jusqu’au village des Contamines. En été, c’est un secteur de randonnée pédestre en haute montagne. »

L’indice de risque d’avalanche était à « deux sur cinq », précise le PGHM. Ce qui correspond au stade « limité ». Aucune alerte Météo-France n’avait été mise mais « la chaleur et le vent ont pu provoquer cet événement », selon la préfecture de Haute-Savoie.

Quelles étaient les caractéristiques de l’avalanche ?

Cette avalanche avait « un dénivelé de 1.600 mètres » et « une largeur de 500 mètres », a précisé la préfecture.

Sur son compte Twitter, le domaine skiable de Contamines-Montjoie a diffusé une vidéo montrant cette « grosse coulée depuis les Dômes » avec un message : « Prudence en hors-piste ». L’avalanche n’a pas eu lieu sur « notre domaine skiable, mais en zone de montagne », a précisé ensuite la station à TF1.

Comment expliquer la catastrophe ?

Stéphane Bornet, le directeur de l’Anena (Associations nationale études neige et avalanches), interrogé par France 3, a qualifié cette coulée de neige de « monstrueuse » et d’« exceptionnelle ». « Une sous-couche de neige fragile était enfouie sous d’autres qui ont formé un manteau neigeux plutôt stable en surface, explique-t-il. Ces pièges sous le pied n’étaient pas décelables en surface ». L’avalanche se serait déclenchée après le passage d’un ou plusieurs skieurs, les couches de neige cédant sous l’effet d’une surcharge. Le spécialiste pointe « un hiver très particulier » qui a vu se succéder des périodes sans neige puis d’autres « avec de fortes chutes ». Ces phénomènes ont alors créé différentes couches avec un manteau neigeux « complexe » présentant « à la fois des couches solides et fragiles ».

Le parquet de Bonneville a annoncé ce lundi qu’un expert en avalanches avait été sollicité par le procureur de la République. « De nombreuses auditions et investigations sont en cours. L’IRCGN (Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale) est sur place pour effectuer une modélisation de l’avalanche », a-t-il ajouté.

Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances exactes des faits et a été confiée à la brigade de recherches de Chamonix. L’institut médico-légal de Grenoble a été chargé de réaliser les autopsies à partir de mercredi.

Crédit photos : Article rédigé par Élise MARTIN publié sur 20minutes.fr

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