Le président François Hollande décerne lundi 24 août la Légion d’honneur aux trois jeunes Américains et au Britannique, "héros" du Thalys Amsterdam-Paris, qui ont maîtrisé Ayoub El Khazzani, ce Marocain qui a tenté d’ouvrir le feu à la kalachnikov à bord du train vendredi.
Les Américains Spencer Stone, 23 ans, Alek Skarlatos, 22 ans - deux soldats en vacances - et leur ami Anthony Sadler, 23 ans, devenus des héros planétaires, "seront faits chevaliers de la Légion d’honneur" par le chef de l’État lors d’une cérémonie qui débutera à l’Elysée à 9 h, a annoncé dimanche soir l’entourage de François Hollande. Le Britannique Chris Norman, 62 ans, qui a lui aussi aidé à maîtriser l’assaillant, sera également décoré.
Le passager français ayant dès le début tenté de neutraliser le tireur - un diplômé de l’Edhec de 28 ans travaillant pour une banque française à Amsterdam et qui souhaite garder l’anonymat - ainsi que le Franco-Américain Mark Moogalian, 51 ans, blessé par balle pendant l’attaque et toujours hospitalisé à Lille, recevront eux aussi la plus haute distinction française ultérieurement, a précisé l’Élysée.
Outre ces six hommes, les autorités saluent également le rôle joué par un autre Français. Il s’agit d’un agent de la SNCF, en congés au moment des faits, dont Spencer Stone a dit dimanche lors d’une conférence de presse à l’ambassade des États-Unis à Paris qu’il les avait aidés à maîtriser El Khazzani.
Dès samedi matin, des voix s’étaient élevées pour demander que la France exprime sa gratitude aux Américains en leur accordant la Légion d’honneur, notamment l’ex-ministre UMP Frédéric Lefebvre, député des Français établis aux États-Unis et au Canada.
L’assaillant nie le caractère terroriste de son geste
De très nombreux médias sont attendus dans la cour de l’Élysée pour couvrir la cérémonie à laquelle assisteront notamment le Premier ministre belge Charles Michel et l’ambassadrice des États-Unis en France, Jane Hartley.
De leur côté, les enquêteurs vont continuer lundi à interroger Ayoub El Khazzani, un Marocain de 25 ans, fluet et de taille moyenne, qui nie tout acte terroriste et avance une tentative de braquage, version balayée par la police comme par les passagers américains. Sa garde à vue peut durer jusqu’à mardi soir.
Pourtant fiché pour son profil d’islamiste radical par les services de renseignement de quatre pays (Espagne, France, Allemagne, Belgique), il assurait toujours dimanche avoir trouvé fortuitement la kalachnikov dans une valise dans un jardin public près de la gare de Bruxelles-midi où, SDF, il dort. Il aurait, raconte-t-il, eu l’idée de s’en servir pour détrousser les passagers du Thalys, selon une source proche de l’enquête.
D’après l’enquête, l’assaillant est monté dans le train à grande vitesse "en Belgique avec des armes sans doute acquises en Belgique et avait des papiers délivrés en Espagne". Le jeune homme a vécu sept ans en Espagne, de 2007 à 2014, et s’est fait remarquer par des discours légitimant le jihad. Selon les renseignements espagnols, il serait parti de France en Syrie, ce que l’intéressé nie, et serait ensuite revenu dans l’Hexagone.